Communiqué de presse : Déclaration au terme d’une mission des services du FMI en Union des Comores

le 19 mars 2012

Communiqué de presse n° 12/94
le 19 mars 2012

Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Mbuyamu Matungulu a séjourné à Moroni du 3 au 17 mars 2012 afin de poursuivre les échanges sur les résultats enregistrés par le pays dans le cadre du programme mis en œuvre avec l’appui de la facilité élargie de crédit (FEC)1. La mission a été reçue par Son Excellence, M. Dhoinine Ikililou, Président de l’Union des Comores. Elle a par ailleurs eu des entretiens avec le Vice-Président et Ministre des Finances, M. Soilihi, et d’autres membres du gouvernement de l’Union, avec le Gouverneur de la Banque centrale des Comores ainsi qu’avec des représentants du secteur privé, de la société civile et de la communauté des bailleurs de fonds.

Au terme de la mission, M. Matungulu, Chef de mission du FMI pour l’Union des Comores, a fait la déclaration suivante à Moroni :

«L’activité économique poursuit sa légère progression. A un peu plus de 2 % en 2011, la croissance du PIB réel a été alimentée par une production agricole solide grâce a une bonne pluviométrie, par une activité soutenue dans le secteur de la construction rendue possible par une augmentation de l’investissement direct étranger (IDE) et par la résilience des transferts de la diaspora. Sous la pression des cours mondiaux du riz et des produits pétroliers, l'inflation a atteint, d'après les estimations, 7 % (en glissement annuel) malgré une offre abondante de produits vivriers locaux. Le déficit extérieur courant a atteint 9,5 % du PIB, poussé par les importations liées aux IDE. Grâce aux efforts du nouveau gouvernement en matière de recouvrement des recettes fiscales et douanières ainsi qu’à une discipline salariale accrue, le déficit primaire intérieur (en excluant les recettes non fiscales ponctuelles) a été contenu à 1,4 % du PIB (1,6 % du PIB en 2010).

«Dans un contexte à la fois d'apaisement des tensions politiques, d'une plus grande appropriation du programme et d'un intérêt accru de la part des bailleurs de fonds, les perspectives économiques des Comores sont favorables en dépit d'une conjoncture mondiale difficile. Si les efforts de réforme s'intensifient, la croissance du PIB réel pourrait dépasser durablement le taux de croissance démographique à moyen terme.

«Les politiques et les résultats macroéconomiques et structurels se sont améliorés depuis la prise de fonctions du nouveau gouvernement en juin 2011. La plupart des objectifs budgétaires révisés pour fin 2011 ont été atteints et les autorités ont mis en œuvre plusieurs réformes de la gestion des finances publiques qui avaient longtemps été différées, notamment le recensement des fonctionnaires, l'approbation par le Parlement des nouveaux cadres pour le personnel des ministères et la mise en œuvre rigoureuse du nouveau système informatique de gestion de la solde (GISE). Pour ce qui est des services d’utilité publique, le gouvernement a intensifié les discussions techniques avec les partenaires au développement à propos des mesures à prendre pour assurer la participation du secteur privé dans la gestion de Comores Telecom et des sociétés parapubliques d'électricité (MA-MWE) et d’importation des produits pétroliers (SCH).

«La mission a examiné les politiques visant à renforcer la croissance et à rendre plus efficace la réduction de la pauvreté à moyen terme. Dans le domaine budgétaire, les autorités continuent de se conformer étroitement aux objectifs budgétaires de 2012; elles s'emploient à renforcer l'unité des gros contribuables au sein des services fiscaux et ont entrepris une refonte des services de la valeur au sein de l'administration douanière. La mission invite instamment les autorités à mettre en place au plus vite la nouvelle Administration générale des impôts afin de permettre une plus grande cohésion entre les services centraux et insulaires de l'administration fiscale. En ce qui concerne les dépenses, la mission a insisté sur la vigilance qui s'impose dans la gestion de la masse salariale et sur la stricte limitation des autres catégories de dépenses dans les enveloppes budgétaires leur allouées pour éviter la réapparition d'arriérés. À cet égard, le fonctionnement du Comité de Trésorerie devrait être renforcé et l’usage du système GISE poursuivi de façon continue. De même, la mission a préconisé une mise à jour rapide du ficher de la solde pour donner suite aux résultats du recensement. Dans le domaine structurel, la priorité est de mener à bien le désengagement de l'État de Comores Telecom d'ici fin décembre 2012.

«La mise en œuvre en temps voulu du programme de réforme aiderait à faire passer la croissance du PIB réel à 2½ % en 2012, avec un taux d'inflation inférieur à 5 %, un déficit extérieur courant à 10½ % du PIB et un déficit budgétaire primaire intérieur contenu à un peu plus de 1 % du PIB.

«La mission a pris note des progrès encourageants qui ont été accomplis en vue de la réalisation des déclencheurs du point d'achèvement de l'Initiative PPTE; elle salue la détermination des autorités de satisfaire sans tarder les exigences qui ne le sont pas encore, notamment dans les secteurs sociaux.

«La mission s'est entendue avec les autorités sur un cadre de politique économique pour 2012 qui pourrait servir de base à l'achèvement de la troisième revue de l'accord FEC. L’examen de cette revue par le Conseil d’administration est programmé de manière provisoire pour la mi-juin. Cela aiderait à progresser vers l’atteinte du point d'achèvement de l'Initiative PPTE si les déclencheurs encore non satisfaits et les autres réformes prévues dans le programme appuyé par la FEC sont exécutés de façon satisfaisante au cours des mois à venir.

«La mission tient à remercier les autorités de leur hospitalité.»


1 La facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des plafonds d’accès plus élevés, des conditions de financement plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes qu’elle appuie, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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