Communiqué de presse : La Mission du Fonds monétaire international et la Centrafrique Trouvent un Accord Préliminaire pour une Assistance Financière au Titre de la Facilité de Crédit Rapide

le 3 avril 2014

Communiqué de presse n° 14/153
Le 3 avril 2014

Une mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par M. Ekué Kpodar, a séjourné à Douala, Cameroun, du 24 mars au 2 avril 2014 pour finaliser les discussions avec les autorités centrafricaines sur un programme d’urgence qui pourrait être appuyé par la Facilité de Crédit Rapide (FCR) du FMI. La mission a eu des entretiens avec le Ministre centrafricain des Finances et du Budget, M. Rémi Yakoro et sa délégation ainsi qu’avec les partenaires au développement représentés (Banque mondiale, Banque africaine de Développement, Union Européenne et la France).

A l’issue de la mission, Mr. Ekué Kpodar a fait la déclaration suivante :

« Les autorités centrafricaines de la Transition et la mission du FMI se sont entendues sur un cadre macro-budgétaire et un ensemble de politiques et mesures économiques et structurelles en vue de restaurer progressivement la stabilité macroéconomique, redresser les finances publiques, renforcer les capacités de l’administration centrafricaine et coordonner l’assistance technique. Ces politiques pourraient être appuyées par la FCR pour un montant de 8,355 millions de DTS, soit l’équivalent de 6 milliards de francs CFA. Une deuxième FCR pourrait être mise en place pour un montant de 5,570 millions de DTS, soit l’’equivalent de 4 milliards de francs CFA, ce qui porterait l’assistance financière totale du FMI au cours de l’année 2014 à 13.925 millions de DTS, soit l’équivalent d’environ 10 milliards de francs CFA, sous réserve d’approbation par la direction générale et le Conseil d’administration du FMI. Les contributions financières des partenaires au développement qui s’ajouteraient à celles du FMI devraient permettre d’apporter un soutien financier total d’environ 84 milliards de FCFA à la République centrafricaine en 2014. 

« La crise politique et sécuritaire que traverse la République Centrafricaine depuis décembre 2012 a conduit à un effondrement de l’activité économique, paralysé l’administration, et occasionné une crise humanitaire sans précédent avec près d’un quart de la population déplacée. Le produit intérieur brut (PIB) a fortement baissé (environ 36 pour cent) en 2013, la baisse ayant affecté tous les secteurs d’activité économique. L’inflation s’est accélérée et a atteint 6,6 pour cent en 2013 contre 5.9 pour cent en 2012, en liaison notamment avec la chute de la production des produits vivriers et les perturbations notées dans l’approvisionnement au cours de l’année. Les recettes publiques ont chuté fortement de plus de moitié pour s’établir à 5,7 pour cent du PIB tandis que le déficit du compte courant extérieur a presque doublé pour atteindre 10,4 pour cent du PIB. 

« Pour l’année 2014, une légère reprise de l’activité économique est projetée avec un taux de croissance du PIB à hauteur de 1,5 pour cent, sur la base d’une normalisation attendue des conditions de sécurité, un retour des personnes déplacées et une reprise graduelle des activités économiques, en particulier dans le secteur agricole et le commerce. Les tensions sur les prix devraient s’atténuer progressivement et l’inflation se situerait à environ 4,4 pour cent en 2014, un niveau toutefois supérieur au critère de convergence de 3 pour cent de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Le compte courant extérieur devrait se creuser davantage pour s’établir à 14,1 pour cent du PIB en 2014, du fait notamment de la reprise des investissements et du redémarrage de la consommation en liaison avec la reprise des financements par les partenaires techniques et financiers ainsi que les pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC). 

« Dans le domaine budgétaire, la priorité est d’entamer un redressement graduel des finances publiques par une amélioration de la mobilisation des recettes fiscales et une meilleure maîtrise des dépenses afin de limiter le solde primaire intérieur à 7,6 pour cent du PIB. A cet égard, les autorités de transition et la mission ont convenu des mesures nécessaires pour redémarrer et renforcer la gestion des finances publiques à travers la restauration de la capacité de mobilisation des recettes, la rationalisation et l’amélioration du suivi de la gestion de la trésorerie, l’assainissement du fichier de la fonction publique et de la solde et un retour dans les meilleurs délais possibles au respect de la procédure normale d’exécution de la dépense.»

« Enfin, la mission a eu des échanges sur l’esquisse de la politique budgétaire pour 2015 dans un contexte qui devrait être marqué par un retour de la croissance aux alentours de 5 pour cent si les conditions politiques et sécuritaires sont réunies.

« La mission tient à remercier les autorités centrafricaines pour la coopération exemplaire et les échanges francs et constructifs. Elle tient également à remercier les autorités de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale pour leur appui logistique.»

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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