Communiqué de presse : Une mission du FMI encourage la République Démocratique du Congo à accélérer la mobilisation des ressources pour faire face aux besoins dans les secteurs sociaux

le 25 février 2014

Communiqué de presse n° 14/68
Le 25 février 2014

Une mission du FMI, dirigée par Monsieur Norbert Toé, a séjourné à Kinshasa et Lubumbashi du 11 au 26 février 2014 dans le cadre des consultations au titre de l’article IV des statuts du FMI avec la RDC. Les discussions ont porté sur les développements économiques et financiers intervenus en 2013 et les politiques nécessaires à la consolidation de la stabilité macroéconomique et à la promotion d’une croissance plus inclusive. La mission a rencontré le Premier Ministre, Monsieur Matata Ponyo Mapon, le Vice-Premier Ministre et Ministre du Budget, Monsieur Daniel Mukoko Samba, le Ministre délégué aux Finances, Monsieur Patrice Kitebi et le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC) Monsieur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. La mission a également eu des entretiens avec les Commissions économiques et financières du Sénat et de l’Assemblée nationale, le Vice-Gouverneur de la Province du Katanga, Monsieur Guibert P. Yav Tshibal, plusieurs ministres nationaux et provinciaux et d’autres hauts fonctionnaires de l’administration, ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile et des bailleurs de fonds aussi bien à Kinshasa qu’à Lubumbashi.

Monsieur Toé a fait ce jour à Lubumbashi la déclaration suivante, qui résume les conclusions provisoires de la mission :

« La RDC a continué de maintenir un environnement macroéconomique stable grâce principalement à une politique budgétaire restrictive. La croissance économique en 2013 est estimée à 8,5 pourcent et s’inscrit dans la lignée de la forte croissance enregistrée en 2012. Le secteur minier est demeuré la principale source de cette croissance, alimentée par la production de cuivre qui a franchi le seuil de 900.000 tonnes en 2013. A fin 2013, l’inflation en rythme annuel a baissé pour atteindre 1,1 pourcent, un record historique inférieur à l’objectif à moyen terme des autorités. Ce dernier, proche de 4 pourcent, correspond au niveau souhaitable pour une économie comme la RDC subissant des changements structurels.

« La mission et le gouvernement sont convenus que les principaux défis à relever sont la préservation de la stabilité macroéconomique et l’amélioration des conditions de vie de la majorité de la population congolaise.

« Au vu du besoin de consolider la stabilité macroéconomique et de la nécessité de dégager des marges supplémentaires pour faire face à des chocs éventuels, la mission recommande le maintien de l’objectif de non financement monétaire du déficit budgétaire par la BCC à moyen terme et a souligné la nécessité de mettre à contribution l’important potentiel fiscal dont dispose le pays pour mobiliser plus de recettes intérieures. Cela permettrait d’augmenter les dépenses dans des secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé et les infrastructures de base.

« Le budget 2014 prévoit une augmentation substantielle des recettes intérieures sur la base d’une amélioration de la collecte des impôts et la mise en œuvre de mesures correctives dans le domaine de la taxe sur la valeur ajoutée. Afin de garantir la mobilisation effective des recettes escomptées, la mission recommande la mise en œuvre accélérée par les administrations fiscales et douanières des mesures correctives envisagées.

« La mission a discuté les résultats de l’étude réalisée dans le cadre du Programme d’évaluation du secteur financier. Elle souligne la nécessité de procéder à la recapitalisation de la BCC et de faire de cette institution une banque centrale autonome et redevable de sa gestion, et à même de se concentrer sur la conduite d’une politique monétaire plus efficace et la préservation de la stabilité du système financier. La mission a eu des discussions sur une stratégie de dé-dollarisation à long terme reposant sur la stabilité macroéconomique, une banque centrale forte et autonome, une supervision financière efficace et une infrastructure financière développée. Ces piliers sont aussi les préalables pour le développement des marchés financiers.

« La mission a réitéré l’importance de la disponibilité et de la fiabilité de statistiques pour éclairer la prise de décision avec pour corollaire la nécessité de renforcer l’agence en charge de leur production. Elle a, par ailleurs, regretté le manque d’informations sur un projet d’investissement majeur dans le secteur minier et des infrastructures publiques (Sicomines), une absence qui empêche une analyse exhaustive de la viabilité de la dette publique.

« Les perspectives macroéconomiques à court terme demeurent favorables avec un faible niveau d’inflation et une croissance du produit intérieur brut en 2014 qui devrait atteindre 8,7 pourcent, portée par le dynamisme du secteur minier. Le solde du compte courant de la balance des paiements devrait s’améliorer légèrement grâce aux fortes exportations minières. Néanmoins, en raison de l’existence de risques liés à une baisse des prix des matières premières et aux incertitudes de l’environnement intérieur, il apparait important pour la RDC de maintenir un taux de change flexible, d’accélérer la constitution des réserves internationales de change pour porter celles-ci au-delà de leur niveau actuel de 9 semaines d’importations hors dons et de mettre en œuvre des reformes structurelles pour améliorer la compétitivité de l’économie.

« L’équipe du FMI remercie les autorités congolaises pour la qualité des entretiens et leur chaleureuse hospitalité.

« Le FMI se tient prêt à appuyer les autorités dans la mise en œuvre de leurs réformes économiques.

Le Conseil d’administration du FMI devrait conclure les consultations au titre de l’article IV pour 2014 en mai 2014. »

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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