Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI approuve un ISPE triennal en faveur du Sénégal

le 24 juin 2015

Communiqué de presse n° 15/297 (f)
24 juin 2015

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un instrument de soutien à la politique économique (ISPE)1 triennal en faveur du Sénégal. L’ISPE appuie la mise en œuvre d’un programme triennal de réformes macroéconomiques destiné à accompagner la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE), qui représente la stratégie du gouvernement visant à promouvoir la croissance et réduire la pauvreté tout en préservant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette. Les autorités entendent se centrer sur l’augmentation des recettes fiscales grâce à l’élargissement de l’assiette de l’impôt, et sur la rationalisation des dépenses courantes afin de dégager une marge de manœuvre budgétaire pour le financement des infrastructures et des dépenses sociales. Elles accorderont une attention particulière à la qualité des dépenses, y compris d’équipement, et au renforcement du financement public, de la transparence et de la gouvernance économique. Les autorités entendent accélérer les réformes structurelles afin de promouvoir un climat des affaires plus propice, et se faisant, encourager le développement du secteur privé.

Les autorités visent un taux de croissance économique d’au moins 5 % en 2015, contre 4,7 % en 2014, et un maintien de l’inflation en dessous de 2 %. Un travail soutenu destiné à réduire les dépenses publiques et à améliorer la mobilisation des recettes fiscales permettra d’accroître l’investissement et les dépenses sociales et de ramener le déficit budgétaire à 4,7 %. Parmi les objectifs à moyen terme, les autorités entendent porter le taux de croissance du PIB à plus de 6 %, maîtriser l’inflation en dessous de 3 % et réduire le déficit budgétaire à 3,6 % d’ici 2017, puis à 3 % en 2018. La croissance des exportations devrait ramener le déficit courant de 9 % du PIB en 2014 à 6,5 % du PIB en 2017.

Suite aux délibérations du Conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et Président par intérim a prononcé la déclaration suivante :

«Le nouvel instrument de soutien à la politique économique (ISPE) appuie un programme triennal de réformes macroéconomiques qui s’inscrit lui-même dans une stratégie de croissance inclusive et de réduction de la pauvreté (Plan Sénégal émergent, PSE). Les objectifs de croissance de plus de 7 % inscrits dans le PSE sont réalisables pour autant que les autorités accélèrent, élargissent et approfondissent les réformes. Les premières indications mettent en évidence une dynamique positive attribuable aux progrès enregistrés dans la mise en œuvre des réformes et à une conjoncture extérieure favorable. Cependant, les travaux doivent se poursuivre pour consolider cette dynamique.

«Les autorités sont déterminées à atteindre un déficit budgétaire de 3 % du PIB à l’horizon 2018, conformément au critère de convergence de l’UEMOA, et à exécuter des réformes structurelles pour impulser la croissance économique; le budget de 2015 table sur un déficit de 4,7 % du PIB. Les autorités entendent renforcer l’administration fiscale et douanière et rationnaliser la fiscalité du secteur financier et des télécommunications. S’agissant des dépenses, elles redéploieront les dépenses moins prioritaires, notamment la consommation publique, afin de dégager une marge pour accroître l’investissement public.

«Les risques liés au programme sont importants mais gérables. Le calendrier politique pourrait faire peser certains risques sur le rééquilibrage budgétaire projeté. Les réformes visant à réduire la consommation publique non productive et à accroître l’efficience des dépenses publiques pourraient ralentir et se traduire par un manque à gagner au niveau des recettes. Parmi les risques baissiers extérieurs, il convient de citer un ralentissement de la croissance dans les pays partenaires, une volatilité persistante des cours du pétrole, laquelle pourrait compromettre les objectifs de recettes et les subventions, et les retombées des chocs régionaux, dont ceux liés à l’extrémisme et aux catastrophes naturelles. Pour atténuer ces risques, les autorités entendent ajouter aux objectifs de déficit budgétaires un point d’ancrage basé sur la dette, et elles étendront l’utilisation de la réserve de précaution afin de subordonner le financement des projets aux progrès en matière de réforme».


1 L’ISPE est un instrument du FMI conçu pour les pays qui n’ont pas nécessairement besoin des concours financiers du FMI, ou ne souhaitent pas y faire appel, mais cherchent à recevoir du FMI ses conseils, son suivi et son aval. L’ISPE aide les pays à élaborer des programmes économiques efficaces qui, une fois approuvés par le Conseil d’administration du FMI, constituent un signal à l’endroit des bailleurs de fonds, des banques multilatérales de développement et des marchés, leur indiquant que le FMI appuie les politiques du pays membre (voir http://www.imf.org/external/np/exr/facts/psi.htm).

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