Communiqué de presse : Les dépenses des pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient atténuent l'impact de la crise financière mondiale, selon le FMI

le 8 février 2009

Communiqué de presse n° 09/28 (F)

En poursuivant leurs dépenses d'investissement, les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient amortissent l'impact de la crise financière mondiale sur l'ensemble de la région, a déclaré M. Masood Ahmed, Directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, hier à Dubaï .

M. Ahmed, qui analysait les perspectives des économies du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord, d'Afghanistan et du Pakistan (MOANAP) au Centre financier international de Dubaï, a noté que l'impact sur la croissance est visible mais plus atténué, ce qui s'explique aussi par les positions plus solides, au départ, de certains pays.

Le FMI s'attend à ce que les exportateurs de pétrole de la région MOANAP1, y compris les membres du Conseil de coopération du Golfe, connaissent une croissance de 3,6 % en 2009, contre 5,6 % en 2008.

«La baisse des prix du pétrole et les coupes dans la production de l'OPEP devraient, selon les projections, diminuer de presque 50 % le produit des exportations pétrolières en 2009. Cela implique une perte de recettes publiques de l'ordre de 300 milliards de dollars par rapport à 2008», a indiqué M. Ahmed. «Quoi qu'il en soit, la plupart des gouvernementsÔen particulier ceux des pays du CCGࡀont indiqué jusqu'ici qu'ils maintiendront leurs programmes de dépenses et d'investissements».

«En conséquence, l'excédent extérieur courant des pays exportateurs de pétrole, évalué autour de 400 milliards de dollars en 2008, devrait se transformer en déficit de 30 milliards de dollars en 2009. Pour la plupart des pays, cette détérioration s'opère à partir d'une position initiale très solide, et peut donc être aisément soutenue par les abondantes réserves qu'ils ont accumulées», a indiqué M. Ahmed.

«En continuant à dépenser, par conséquent, les pays exportateurs de pétrole apportent une contribution très importante au soutien de la demande mondiale et font office de stabilisateurs durant la phase de contraction de l'activité mondiale», a-t-il ajouté.

«Les marchés émergents et les pays en développement de la région»2 devraient, selon les projections, voir leur rythme d'expansion fléchir pour tomber de 6,3 % en 2008 à 3,6 % en 2009. Le ralentissement de l'activité mondiale aura à l'évidence un impact sensible sur la croissance via la baisse des exportations, du tourisme et des envois de fonds des travailleurs expatriés, ainsi que par le renchérissement du crédit. Cependant, les dépenses des pays exportateurs de pétrole atténueront cet impact sur les pays qui ont des liens commerciaux et relations d'investissement solides avec eux», a-t-il précisé. «Vu les ratios relativement élevés de la dette publique et les perspectives de financement beaucoup plus difficiles, la marge de man_uvre possible des politiques contracycliques est limitée pour la plupart des économies marchés émergentes», a ajouté M. Ahmed.

Les risques pèsent dans le sens d'une dégradation de ces perspectives. L'économie mondiale traverse sa crise la plus grave depuis les années 30 : le taux de croissance mondiale projeté est de 0,5% seulement pour 2009. Dans ces conditions, les risques qui entourent les perspectives économiques des pays de la région sont les suivants : premièrement, si les exportateurs de pétrole révisent à la baisse leurs anticipations d'évolution des prix pétroliers sur le long terme, et par conséquent leurs dépenses, les perspectives de croissance seront plus faibles pour l'ensemble de la région. Deuxièmement, une récession mondiale plus durable entraînerait une dégradation encore plus sensible des résultats à l'exportation, des recettes du tourisme et des envois de fonds pour la plupart des marchés émergents et des pays en développement de la MOANAP. Enfin, si les corrections des prix des actifs s'amplifient et gagnent les bilans des entreprises et finalement des banques, certains établissements financiers de la région risquent d'être mis en difficulté», a conclu M. Ahmed.


Principaux indicateurs économiques dans la région MOAN, Afghanistan et Pakistan (MOANAP)

               

 

 

 

 

 

 

 

 

  Moyenne       Est. Proj. Proj.
2000-04 2005 2006 2007 2008 2009 2010

 

             
               
  Croissance du PIB réel
(variation annuelle en pourcentage)
               

MOANAP

5.1 5.8 5.8 6.1 5.9 3.6 4.7
               

Exportateurs de pétrole

5.6 6.1 5.5 6.1 5.6 3.6 4.9

dont

             

CCG

5.9 7.0 5.6 5.3 6.8 3.5 5.4
               

Marchés émergents et pays en développement

4.1 5.4 6.3 6.0 6.3 3.6 4.3
               
  Solde du budget de l'administration centrale
  (en pourcentage du PIP )
               

MOANAP

0.9 5.9 6.1 5.2 5.5 -4.5 -1.5
               

Exportateurs de pétrole

4.0 12.0 12.4 11.0 12.0 -4.0 0.0

dont

             

CCG

5.1 19.5 21.8 17.6 22.8 -3.1 2.1
               

Marchés émergents et pays en développement

-4.3 -5.1 -5.0 -5.0 -6.0 -5.4 -4.1
               
  Solde extérieur courant
  (en pourcentage du PIP )
               

MOANAP

6.4 16.1 17.1 14.7 15.0 -2.1 1.5
               

Exportateurs de pétrole

9.7 22.2 23.5 20.5 21.0 -1.7 3.4

dont

             

CCG

12.4 27.9 29.0 25.0 27.5 -0.1 6.7
               

Marchés émergents et pays en développement

0.1 -1.3 -1.8 -2.6 -4.3 -3.1 -3.9

Sources : données communiquées par les autorités nationales; estimations et projections des services du FMI.

1/ Administrations publiques


1 Les pays exportateurs de pétrole de la MOANAP sont les suivants : Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats Arabes Unis, Irak, Iran, Koweït, Libye, Oman, Qatar, Soudan et Yémen.


2 Les marchés émergents et pays en développement de la MOANAP sont les suivants : Afghanistan, Djibouti, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Pakistan, Syrie et Tunisie.

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