Communiqué de presse : Les services du FMI concluent leur mission de consultation de 2014 au titre de l’article IV à Madagascar 

le 11 novembre 2014

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera soumis à l'examen et à la décision du Conseil d'administration du FMI.

Communiqué de presse N° 14/508
11 novembre 2014

Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par George Tsibouris, s’est rendue à Madagascar du 29 octobre au 11 novembre 2014 pour la consultation au titre de l’Article IV1 (le premier Article IV depuis 2007), et a engagé des discussions portant sur un programme de réformes à moyen terme qui pourrait être soutenu par un accord de Facilité élargie de crédit (FEC)2. Les discussions se sont concentrées sur les développements économiques récents, la mise en œuvre des politiques économiques, et les perspectives de réformes économiques et structurelles.

A la fin de la visite, M. Tsibouris a publié la déclaration suivante :

« Des premiers signes de reprise économique sont visibles, avec une croissance à 3 pour cent et une inflation sous les 7 pour cent en 2014. Compte tenu de la faiblesse persistante des recettes fiscales, les dépenses hautement prioritaires telles que l’éducation ou la santé, sont toujours contraintes. Les pressions budgétaires sont rendues plus fortes par la nécessité de financer les subventions au carburant, les entreprises publiques (telles que la JIRAMA), et de combler le manque de financements de la caisse de retraite des fonctionnaires. L’augmentation du crédit a poussé les taux d’intérêt domestiques à la hausse et a accru le coût de financement intérieur, poussant le gouvernement à recourir à davantage d’avances statutaires de la Banque centrale. Le déficit du compte courant devrait se réduire à environ 2 pour cent du PIB en 2014 (contre 5½ pour cent du PIB en 2013) grâce à des exportations croissantes de minerais, et des importations de produits alimentaires et d’énergie en baisse. Depuis le début de l’année 2014, l’Ariary s’est déprécié d’environ 15 pour cent par rapport au dollar américain, tandis que les réserves de change de la Banque centrale se sont quelque peu amoindries. »

« A moyen terme, le principal défi pour Madagascar est de sécuriser une croissance forte, durable, pro-pauvres afin d’inverser l’évolution négative des indicateurs de développement. Le gouvernement a un rôle important à jouer dans ce processus, par le biais d’une amélioration des infrastructures essentielles, de réformes pour améliorer le climat des affaires, ce qui comprend la gouvernance, et une relance des politiques de développement social. Répondre aux besoins en matière du développement de Madagascar et préserver sa stabilité macroéconomique requiert un élargissement de l’assiette fiscale, une amélioration de la qualité et de la composition des dépenses publiques, et un renforcement des institutions anti-corruption. La mission salue les démarches récentes des autorités pour apurer les arriérés budgétaires intérieurs et les encourage à poursuivre leur plan de réduction progressive des subventions au carburant et à assurer la viabilité financière des entreprises publiques. »

« Les réformes du secteur monétaire et financier devraient inclure le renforcement de l’assise financière de la Banque centrale et l’amélioration de sa surveillance et son indépendance. Il est important de garantir que le marché des changes soit suffisamment liquide et reflète la réalité du marché. Dans ce contexte, la Banque centrale doit reconstituer ses réserves internationales. »

« Le programme de réformes du gouvernement, attendu dans le Plan national de développement (PND), va établir un cadre pour une croissance robuste et une réduction de la pauvreté à moyen terme. Il est important que ce cadre se traduise par des priorités spécifiques et des actions permettant d’atteindre les objectifs à moyen terme du gouvernement. »

« Il est prévu que le Conseil d’administration du FMI discute de l’Article IV de 2014 en janvier 2015. Les discussions sur un programme de réformes économiques à moyen terme qui pourrait être soutenu par un accord FEC vont se poursuivre dans la période à venir. »

« La mission a rencontré le Président, S.E.M. Hary Rajaonarimampianina, le Premier Ministre, M. Roger Kolo, le Ministre des Finances et du budget, M. Jean Razafindravonona, le Ministre de l’Economie et de la planification, M. Herilanto Raveloharison, et le Gouverneur de la Banque Centrale M. Alain Rasolofondraibe, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires ; des membres de l’Assemblée Nationale, des représentants du secteur privé et de la société civile, et les partenaires du développement. L’équipe du FMI tient à remercier les autorités pour leurs discussions constructives et leur hospitalité et réaffirme le soutien du FMI aux efforts du gouvernent pour mettre en œuvre un programme de réforme économique. »


1 Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration. À l'issue de ces délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays.

2 La facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des plafonds d’accès plus élevés, des conditions de financement plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes qu’elle appuie, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles..

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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