Communiqué de presse : Les services du FMI achèvent leur mission relative aux consultations de 2015 au titre de l’article IV avec la République du Congo

le 1 juin 2015

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme de leur séjour dans un pays. Les opinions exprimées dans le présent communiqué n’engagent que les services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera soumis à l’examen du Conseil d’administration pour décision

Communiqué de presse No. 15/248
Le 1er juin 2015

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Dalia Hakura, Chef de mission pour la République du Congo, a séjourné à Brazzaville du 19 mai au 1er juin 2015 pour mener les entretiens relatifs à la revue de la situation économique congolaise dans le cadre des consultations de 2015 au titre de l’Article IV. Les échanges se sont centrés sur les défis de politique macroéconomique liés au récent repli des cours du pétrole et sur le programme de réformes à moyen terme destiné à atteindre les objectifs stratégiques de stabilité macroéconomique, de croissance durable et inclusive et de réduction de la pauvreté et des inégalités définis par les autorités.

Au terme de la mission, Mme Hakura a rendu publique la déclaration suivante :

«L’économie de la République du Congo a continué d’afficher une solide croissance en 2014. Le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 6,8 % en 2014, impulsé par un rebond de la production pétrolière et par la bonne tenue de l’économie non pétrolière. L’inflation a chuté de 2,1 % à fin 2013 à 0,5 % à fin 2014 (en glissement annuel), grâce à la baisse des prix alimentaires mondiaux. Les réserves internationales de la République du Congo et les dépôts de l’État à la BEAC, qui représentent 9,5 mois d’importations prospectives et 20 % du PIB, respectivement, sont les plus élevés de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). La dette publique se situe actuellement à 36 % du PIB, contre 32 % du PIB en 2013 et 20 % du PIB en 2010, juste après le point d’achèvement de l’initiative PPTE.

«La République du Congo a été durement frappée par le choc des prix pétroliers. La forte progression des dépenses publiques de ces dernières années, principalement financée par les recettes pétrolières, a accompagné la croissance, mais elle a aussi accentué la vulnérabilité du pays au choc négatif des prix du pétrole. Le solde budgétaire et le solde des transactions courantes se sont détériorés en 2014 sous l’effet de la forte chute des cours du pétrole au deuxième semestre.

«Les autorités reconnaissent les conséquences du choc négatif des prix du pétrole. Face à la diminution des recettes pétrolières, elles ont pris des mesures pour préserver la stabilité macroéconomique. Le rapatriement de dépôts détenus à l’étranger a contribué à financer le déficit budgétaire en 2014 et à renforcer les réserves internationales. Le Conseil des Ministres a adopté une nouvelle loi de finances rectificative 2015 qui tient compte de la nouvelle conjoncture caractérisée par le tassement des cours du pétrole et un niveau sensiblement inférieur de recettes budgétaires. La mission encourage vivement son approbation par le Parlement dans les meilleurs délais et la préparation de plans d’urgence pour maîtriser les risques baissiers compte tenu de l’instabilité de la conjoncture mondiale.

«Les perspectives à court et moyen terme seront tributaires de l’évolution du secteur pétrolier et de la trajectoire et qualité de l’ajustement budgétaire. La croissance globale annuelle devrait être en moyenne de 3 % sur la période 2015-20, la production de pétrole devant culminer en 2018 après l’entrée en exploitation d’un nouveau gisement. La croissance hors pétrole devrait être ramenée à environ 3 % en 2015-16, du fait de la contraction des dépenses publiques d’investissement et du report des projets miniers en raison des perspectives mondiales incertaines du marché du minerai de fer.

«À moyen terme, il importera de définir une stratégie d’ajustement budgétaire globale et cohérente capable de protéger les plus démunis et d’amplifier dans toute la mesure du possible l’impact des dépenses publiques sur la croissance. La mission souligne à cet égard qu’il importe de renforcer la communication des données budgétaires et le suivi de l’exécution budgétaire. Les dépenses publiques destinées à la construction de la Centrale électrique du Congo et aux subventions énergétiques ainsi que toute autre dépense publique liée au fonctionnement de l’État doivent être incluses dans le cadre budgétaire afin de faciliter la gestion de la politique budgétaire. La mission souligne en outre qu’il est nécessaire de donner une perspective pluriannuelle à la planification budgétaire et d’améliorer le contrôle des engagements. Cela contribuerait à prévenir l’accumulation d’arriérés intérieurs et à maîtriser les augmentations de la dette extérieure qui mettraient gravement en cause la résilience de l’économie et la marge de manœuvre budgétaire. La mission recommande d’ancrer l’ajustement budgétaire sur une réduction du déficit primaire hors pétrole, pour tenir compte du repli des cours internationaux du pétrole et de la durée de vie résiduelle limitée des réserves pétrolières.

«La crédibilité et la qualité des plans de rééquilibrage budgétaire doivent s’appuyer sur le renforcement de la gestion des finances publiques (GFP), y compris par le biais d’un suivi rapproché de l’exécution budgétaire et de la situation de trésorerie de l’État. De manière générale, la mission encourage les autorités à donner suite aux recommandations de la revue de la gestion des dépenses publiques et de la responsabilisation financière (PEMFAR) effectuée par la Banque mondiale et d’autres partenaires au développement.

« La mission encourage les autorités à progresser dans le développement du système financier, le renforcement de l’inclusion financière et le maintien de la stabilité du système financier. Ces réformes sont essentielles pour promouvoir un développement plus vaste du secteur privé grâce à une plus grande diversification de l’économie, à la promotion des petites et moyennes entreprises et à la réduction de l’inégalité.

«Une plus grande transparence profiterait en outre à la politique macroéconomique et au programme de réformes structurelles. Il est essentiel de disposer de données complètes et actuelles pour pouvoir effectuer des évaluations significatives de l’orientation de la politique macroéconomique. La mission encourage les autorités à redoubler d’efforts pour renforcer la qualité des statistiques nationales, notamment en veillant à ce que les organismes publics unifient leurs données et en opérationnalisant la stratégie nationale de développement des statistiques.

«La mission a rencontré le Ministre d'État, Ministre de l'Économie, des finances, du plan, du portefeuille public et de l'intégration, M. Ondongo, le Directeur national de la BEAC, M. Ondaye Ebauh, et d’autres hauts responsables. Des réunions ont en outre eu lieu avec des représentants du Parlement, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.

«Le FMI se tient prêt à poursuivre son travail avec les autorités congolaises pour les aider à relever leurs défis de politique générale. Le Conseil d’administration du FMI devrait examiner le rapport des services du FMI sur les consultations de 2015 au titre de l’article IV en juillet 2015. La mission tient à remercier les autorités de leur chaleureuse hospitalité et de leur esprit de coopération constructif».

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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