Les services du FMI entament des échanges avec le Cameroun sur un programme économique appuyé par le FMI

le 7 mars 2017

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.
  • Le programme ouvrirait la voie à une reprise économique durable et une croissance plus forte et plus inclusive.
  • L’équipe et les autorités ont enregistré de bons progrès vers la définition de mesures destinées à renforcer la performance de l’économie et à améliorer le climat des affaires afin de dynamiser l’investissement privé et de diversifier l’économie.
  • Les entretiens se poursuivront durant les jours à venir dans le but de parvenir à un terrain d’entente sur l’ensemble des politiques économiques et financières qui constitueraient la base d’un programme économique appuyé par le FMI.

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Mme Corinne Deléchat a séjourné à Yaoundé du 20 février au 6 mars 2017 afin de mener des entretiens sur un programme économique et financier triennal pour le Cameroun.

Au terme de la mission, Mme Deléchat a rendu publique la déclaration suivante :

« La mission des services du FMI et les autorités camerounaises ont entamé des échanges sur un programme économique couvrant la période triennale jusqu’en 2019 et qui tracerait la voie vers une reprise économique durable et une croissance plus forte et plus inclusive. Cette mission fait suite au Sommet du 23 décembre dernier à Yaoundé, durant lequel les chefs d’Etat de la CEMAC ont souligné la nécessité de mener un travail résolu et concerté pour préserver la stabilité macroéconomique dans la région, et d’engager des discussions avec le FMI et d’autres partenaires techniques et financiers pour contribuer à la résolution des défis économiques de la région.

« La chute des cours des matières premières, les menaces sécuritaires dans le bassin du lac Tchad et, jusqu’à une période récente, les troubles civils en République centrafricaine ont eu des retombées négatives sur la situation extérieure et budgétaire du Cameroun. L’économie camerounaise a certes réussi à résister à ces chocs jusqu’à présent, affichant une croissance économique qui demeure relativement robuste, mais la dette publique s’est considérablement alourdie et les marges de manœuvre extérieures et budgétaires se sont sensiblement amenuisées. Dans cette conjoncture délicate qui touche profondément tous les pays de la CEMAC, des politiques résolues s’imposent sur le plan budgétaire et sur celui de la gestion de la dette afin de préserver la stabilité macroéconomique. Par ailleurs, des mesures structurelles ambitieuses sont essentielles pour doper l’investissement privé et accompagner une croissance inclusive.

« Les perspectives économiques à moyen terme restent positives car le Cameroun jouit d’une économie relativement diversifiée, et de grands projets d’infrastructures sont mis en exploitation, dont le barrage hydroélectrique de Lom Pangar, le port en eau profonde de Kribi et la centrale thermique à gaz de Kribi. Ces perspectives sont tributaires de la mise en œuvre continue de politiques destinées à accroître les recettes intérieures non pétrolières et à rationaliser les dépenses tout en préservant les crédits en faveur de la croissance et de la protection des populations pauvres; ainsi que de l’adoption de politiques saines et prudentes de gestion de la dette. L’équipe chargée de la mission a noté que la Loi de Finances 2017 constitue d’ores et déjà un pas important sur cette voie, et elle encourage les autorités à continuer d’élargir l’assiette fiscale non pétrolière et d’accroître l’efficience de la dépense, notamment en accordant la priorité aux dépenses d’investissement présentant le plus de dividendes de croissance. Les services du FMI ont souligné qu’il était nécessaire de protéger, voire d’accroître, les dépenses sociales en faveur des couches de population les plus vulnérables, et ils ont salué l’intention des autorités d’étendre leur programme éprouvé de protection sociale. Compte tenu de l’augmentation rapide de la dette publique, les autorités devront particulièrement veiller à réduire le rythme des nouveaux emprunts, notamment ceux de nature non concessionnelle.

« L’équipe et les autorités ont enregistré de très bons progrès vers la définition de mesures destinées à renforcer la performance de l’économie, à améliorer le climat des affaires afin de dynamiser l’investissement privé et de diversifier l’économie, et à assurer une croissance plus inclusive. Les entretiens se poursuivront durant les jours à venir dans le but de parachever ces accords et de parvenir à un terrain d’entente sur l’ensemble des politiques économiques et financières qui constitueraient la base d’un programme économique appuyé par le FMI.

« L’équipe a rencontré le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre, Secrétaire général des Services du Premier Ministre, Séraphin Fouda, le Ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, le Ministre de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, le Gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), Mahamat Abbas Tolli, et d’autres dirigeants et représentants de la communauté diplomatique, des partenaires techniques et financiers et du secteur privé.

« La mission tient à remercier les autorités camerounaises de leur chaleureuse hospitalité, de leur excellente coopération et de l’esprit franc et constructif qui a animé les échanges. »

Département de la communication du FMI
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