Les services du FMI achèvent une mission de revue au Sénégal

le 19 septembre 2017

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de conclusions préliminaires après un séjour dans le pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.
  • La croissance économique devrait rester solide, au-dessus de 6 %, et l'inflation se situerait à 2 % en 2017.
  • Les perspectives macroéconomiques pour 2018 sont favorables.
  • Afin de préserver la dynamique de la croissance et la viabilité de la dette à moyen terme, il est nécessaire de poursuivre les réformes.

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Ali Mansoor, a séjourné à Dakar du 7 au 19 septembre 2017 et a eu des entretiens dans le cadre de la cinquième revue de l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE) approuvé en juin 2015 .

À l’issue de cette visite, l'équipe a rendu publique la déclaration suivante :

« La croissance économique devrait rester solide, au-dessus de 6 %, et l'inflation se situerait à 2 % en 2017. Cependant, la dette publique a continué d'augmenter et le service de la dette qui était de 24% des recettes en 2014, pourrait atteindre 30% en 2017. L'assainissement budgétaire doit se poursuivre. Cela nécessitera la mobilisation de recettes intérieures, en particulier la suppression progressive des exonérations à faible incidence socioéconomique, la réduction des projets d'investissement financés sur ressources propres qui n'ont pas été évalués par la banque intégrée de projets, et une stricte limitation des financements nets du Trésor aux opérations budgétaires de l’année en cours.

« La mise en œuvre du programme appuyé par l'ISPE demeure globalement satisfaisante. Les objectifs quantitatifs à fin juin 2017 ont été réalisés, hormis l’objectif indicatif relatif aux recettes fiscales du fait d’un niveau de recette pétrolières inférieur aux prévisions. Des progrès importants ont été accomplis dans la mise en œuvre des trois repères structurels liés à l'administration des recettes et à la gestion des finances publiques.

« Les perspectives macroéconomiques pour 2018 sont favorables, mais la charge croissante du service de la dette publique doit être prise en considération. La mission salue la détermination des autorités en vue d’éliminer les besoins de financement en sus du déficit budgétaire, au moyen de : i) la restructuration de La Poste ; ii) la mise en œuvre des réformes du Fonds national de retraites ; et iii) l’application des règles budgétaires dans la gestion des comptes de dépôts.

« L’assainissement budgétaire devrait connaître un léger ralentissement en 2018, conduisant à un déficit de 367 milliards FCFA (3,5 % du PIB) afin de dégager une marge pour exécuter les projets financés par des ressources concessionnelles. Pour éviter que cet assouplissement n'entraîne une croissance excessive du service de la dette à moyen terme, il sera essentiel de réduire les exonérations fiscales, d'intégrer les recettes quasi budgétaires dans le budget, et d'assurer l'évaluation de tous les nouveaux projets d'investissement financés sur ressources intérieures. Si ces mesures sont appliquées en 2018, elles devraient contribuer à ramener le service de la dette aux niveaux de 2014 au cours des 10 prochaines années.

« Afin de maintenir l'élan de la croissance à moyen terme, les réformes prévues au régime de zone économique spéciale (ZES) doivent être étendues pour promouvoir le développement des PME et mobiliser l'IDE afin d’assurer une production compétitive au plan mondial. La mission salue les propositions faites par les autorités concernant le recours au compacte pour l'Afrique du G20 pour étendre et accélérer les réformes de la ZES visant à instaurer une gouvernance économique fondée sur des règles et un régime fiscal transparent. Le remplacement des trêves fiscales de 50 ans dans la ZES par un impôt sur le revenu de 15 % ne pouvant faire l'objet d'exonérations est une mesure positive. D'autres réformes doivent viser à soumettre tous les investisseurs de la ZES à la TVA assortie d'un régime de remboursement rapide pour les exportateurs. Cela assouplirait les contrôles quant aux investisseurs admissibles dans la zone, facilitant ainsi la sortie des PME du secteur informel. L'appui dans le cadre du compacte pour l'Afrique permettra également de s'attaquer aux goulets d’étranglement infrastructurels de la ZES, en particulier celui de l'électricité.

« Les délibérations du Conseil d'administration du FMI sur la cinquième revue du programme appuyé par l'ISPE sont provisoirement programmées pour décembre 2017 ».

L'équipe des services du FMI a rencontré le Premier Ministre, les ministres ou les responsables du gouvernement chargés de l’Économie, des finances et du plan, de la Fonction publique, de l’Industrie et des mines, et de la Promotion des investissements, le Directeur national de la BCEAO, d’autres hauts fonctionnaires et les représentants des partenaires au développement. Elle tient à remercier les autorités pour leur hospitalité, leur étroite collaboration et le climat de franchise qui a prévalu tout au long des entretiens.

Département de la communication du FMI
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