Une équipe des services du FMI achève une visite au Liban

le 14 décembre 2017

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI. La présente mission ne fera pas l’objet de délibérations au sein du Conseil d’administration.
  • Afin de préserver la confiance, il est urgent d’orienter l’économie sur une trajectoire soutenable et d’enrayer l’augmentation de la dette publique.
  • La Banque du Liban (BDL) devrait, le cas échéant, recourir aux instruments monétaires classiques afin d’influer sur les taux d’intérêt du marché, et les efforts devraient se poursuivre pour accroître les marges de manœuvre du secteur bancaire, compte tenu des risques pesant sur les banques.
  • La réforme du secteur de l’électricité et la résolution des problèmes de gouvernance restent une priorité pour promouvoir une croissance durable.

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Chris Jarvis a séjourné à Beyrouth du 6 au 13 décembre 2017 pour faire le point sur l’évolution de la situation économique et financière du Liban, évaluer les perspectives économiques et traiter des dossiers prioritaires.

Au terme de la visite, M. Jarvis a fait la déclaration suivante :

«Le Liban émerge de la crise politique de novembre 2017. Des signes montrent que les marchés financiers semblent retourner à la normale. Les mesures prises par la Banque du Liban ont contribué à préserver la stabilité financière. La reprise des travaux du gouvernement, à la suite du retour du Premier Ministre M. Saad Hariri, donne l’occasion de s’attaquer à d’importants défis économiques.»

«La situation économique du Liban demeure difficile. La croissance économique reste atone, la dette publique devrait atteindre environ 150 % du PIB en 2017 et le déficit courant s’élève à environ 20 % du PIB. En outre, le Liban continue de payer un lourd tribut économique pour l’accueil de plus d’un million de réfugiés syriens recensés, qui, d’après les estimations, représenteraient environ un quart de la population.»

«Afin de préserver la confiance, il est urgent d’orienter l’économie sur une trajectoire soutenable et d’enrayer l’augmentation de la dette publique. Les réformes doivent se concentrer sur trois points. Premièrement, la politique budgétaire devrait s’inscrire sans tarder dans un plan de consolidation budgétaire visant à réduire le volume de la dette par rapport au PIB, ce qui atténuerait en outre la nécessité de proposer des taux d’intérêt élevés pour encourager les dépôts bancaires. Deuxièmement, la BDL devrait, le cas échéant, recourir aux instruments monétaires classiques afin d’influer sur les taux d’intérêt du marché, et les efforts devraient se poursuivre pour accroître les marges de manœuvre du secteur bancaire, compte tenu des risques pesant sur les banques. Troisièmement, la réforme du secteur de l’électricité et la résolution des problèmes de gouvernance restent une priorité pour promouvoir une croissance durable.»

«Les autorités envisagent de développer l’investissement public. Une telle démarche doit s’inscrire dans le cadre d’un plan de consolidation budgétaire garantissant la viabilité de la dette. Il faut également veiller à ce que, dans la mesure du possible, les financements requis pour augmenter les investissements prennent la forme de dons ou de prêts concessionnels. Le financement intérieur des investissements publics est à éviter. Il convient également de contenir les éventuels coûts et risques budgétaires associés à tout projet de partenariat public-privé. Enfin, le cadre institutionnel de gestion des investissements publics devra être renforcé avant que l’investissement public ne fasse l’objet du développement prévu.»

«Mon équipe et moi-même avons eu le privilège de rencontrer le Président M. Michel Aoun, le Premier Ministre M. Saad Hariri, le Gouverneur de la Banque du Liban M. Riad Salamé, le Ministre des Finances M. Ali Hassan Khalil, le Directeur général des Finances M. Alain Bifani, et le Ministre d’État chargé des Déplacés M. Mouein Merehbi. Nous avons également pu rencontrer des responsables du Ministère des Finances et de la Banque du Liban (BDL), des membres du Parlement, ainsi que des représentants de la société civile, du secteur privé et de la communauté internationale.»

«Nous tenons à exprimer notre reconnaissance aux autorités libanaises pour leur hospitalité. Nous nous réjouissons de la poursuite du dialogue avec les autorités. La prochaine consultation au titre de l’article IV devrait avoir lieu au premier trimestre 2018.»

Département de la communication du FMI
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