Le conseil d’administration du FMI achève les consultations de 2019 au titre de l’article IV avec le Bénin

le 24 juin 2019

Le 21 juin 2019, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations au titre de l’article IV avec le Bénin. Il a également approuvé la quatrième revue des résultats économiques obtenus par le Bénin dans le cadre d’un programme triennal appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI ; un communiqué de presse à ce sujet a été publié séparément.

Les perspectives à court terme de l’économie béninoise sont favorables. Selon les estimations préliminaires, l’activité économique a progressé de 6,7 % en 2018, principalement grâce à une forteactivité portuaire et agricole. L’inflation annuelle, mesurée par l’indice des prix à la consommation, s’est établie à 1 %. Le déficit des transactions courantes est passé de 10,0 % du PIB en 2017 à 8,3 % du PIB en 2018, principalement en raison d’une hausse significative des exportations de coton. Le déficit budgétaire est tombé à 4,0 % du PIB en 2018, du fait de la réduction de l’investissement public. La vulnérabilité financière est néanmoins devenue plus saillant, le secteur bancaire affichant une rentabilité et des fonds propres relativement faibles.

Les perspectives à moyen terme restent favorables. La croissance devrait s’établir au-dessus de 6 ½ % entre 2019 et 2024. L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation et le déficit budgétaire devraient rester inférieurs aux normes régionales sur la période de prévision. Le ratio de la dette publique devrait commencer à baisser à partir de 2019 après cinq années de hausse en raison de la poursuite de la consolidation budgétaire et de la vigueur de la croissance économique. Le solde courant devrait aussi continuer à s’améliorer, sous réserve de l’expansion continue de la production agricole et du respect des objectifs fixés pour le déficit.

Les perspectives risquent d’être révisées à la baisse. À court terme, un mécontentement politique à la suite des élections parlementaires d’avril 2019, une croissance plus faible que prévu au Nigéria (qui affaiblirait les exportations, la position budgétaire et l’activité du Bénin) et une nouvelle détérioration de la rentabilité des banques (qui pourrait peser sur les provisions) pourraient constituer des risques. À moyen terme, les perspectives de croissance sont fortement tributaires de la capacité à relancer l’investissement privé et attirer les investisseurs étrangers.

Évaluation par le conseil d’administration

Les administrateurs souscrivent à l’orientation générale de l’évaluation effectuée par les services du FMI. Ils saluent les résultats macroéconomiques obtenus par le Bénin au cours des dernières années, notant que la croissance a été vigoureuse sans aucun signe de tensions inflationnistes. Les administrateurs conviennent que, même si les perspectives à moyen terme restent favorables, une transformation profonde de l’économie béninoise sera nécessaire pour atteindre les objectifs de développement. Les administrateurs soulignent donc qu’il est nécessaire de continuer à mettre en œuvre rigoureusement les politiques et réformes structurelles qui favorisent la stabilité macroéconomique, préservent la viabilité de la dette et encouragent une croissance inclusive et tirée par le secteur privé.

Les administrateurs notent avec satisfaction que les autorités sont déterminées à respecter en 2019 le plafond de 3 % du PIB de déficit budgétaire, fixé par l’UEMOA. Ils soulignent qu’il importe de s’en tenir au programme de consolidation budgétaire à moyen terme afin de d’assurer la viabilité de la dette et de favoriser la stabilité extérieure au niveau régional. Les administrateurs conseillent aussi aux autorités de redoubler d’efforts pour accroître les recettes, notamment en ce qui concerne la taxe sur la valeur ajoutée et les droits d’accises, afin de créer de la marge budgétaire pour les dépenses sociales et d’éviter de réduire davantage l’investissement public.

Les administrateurs félicitent les autorités d’avoir mis le ratio de la dette publique sur une tendance baissière. Ils notent que l’émission récente d’une euro-obligation diversifie les sources de financement et crée des possibilités d’allongement des échéances de la dette. Néanmoins, ils notent aussi qu’un accès accru à des financements extérieurs non concessionnel pourrait créer des vulnérabilités à moyen terme qui devront être suivis et atténués attentivement. Ils encouragent donc les autorités à continuer de renforcer leur cadre de gestion de la dette.

Les administrateurs soulignent qu’il est nécessaire d’accélérer la transformation de l’économie. La croissance doit être plus stable et plus inclusive afin de faire reculer la pauvreté et générer les recettes fiscales nécessaires pour financer les projets de développement. Une plus grande participation du secteur privé est également nécessaire, afin de soutenir la croissance dans un contexte de réduction du déficit budgétaire. Les administrateurs soulignent qu’il importe de continuer d’améliorer le climat des affaires et les infrastructures, tout en diversifiant l’économie en dehors des secteurs traditionnels et en évitant une désindustrialisation prématurée. Les administrateurs souscrivent aux efforts que les autorités déploient pour améliorer l’accès à l’éducation et à la santé. Enfin, ils recommandent de renforcer le dispositif de lutte contre la corruption et de s’attaquer aux vulnérabilités du secteur financier, en particulier la faible rentabilité des banques.

Tableau 1. Bénin : principaux indicateurs économiques et financiers, 2017–24

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

2023

2024

Effectif

EBS/18/364

Est.

EBS/18/364

Prog.

Projections

Revenu national

PIB à prix courants

5,9

7,4

7,6

8,4

8,3

8,6

8,7

8,7

8,7

8,7

8.7

PIB à prix constants

5,8

6,5

6,7

6,5

6,7

6,7

6,7

6,7

6,7

6,7

6.7

Déflateur du PIB

0,0

0,9

0,9

2,0

1,6

1,9

1,9

1,9

1,9

1,9

1.9

Indice des prix à la consommation (moyenne)

0,1

1,0

1,0

2,0

1,7

2,0

2,0

2,0

2,0

2,0

2.0

Indice des prix à la consommation (fin de période)

3.0

1,0

0,0

2,0

1,7

2,0

2,0

2,0

2,0

2,0

2,0

Finances de l’administration centrale

Total des recettes

26,6

8,2

8,9

8,9

8,1

10,0

8,7

8,7

8,7

8,7

8.7

Dépenses et prêts nets

21,3

2,1

-0,9

2,3

6,9

6,0

6,5

7,2

7,7

7,4

7.4

Secteur extérieur

Exportations de biens et services

23,9

18,4

21,3

18,5

18,3

15,4

13,5

11,5

10,6

10,5

10.5

Importations de biens et services

18,4

10,4

9,8

11,8

11,7

11,5

9,8

10,4

8,3

8,5

8.5

Termes de l’échange (- = détérioration)

1.0

0,6

0,9

0,9

0,8

5,0

2,0

0,6

0,9

1,9

1,9

Taux de change effectif nominal (- = dépréciation)

Taux de change effectif réel (- = dépréciation)

Monnaie et crédit

Avoirs intérieurs nets

7,3

-10,4

-3,4

-4,1

-10,3

Crédit intérieur

-2,1

-1,5

9,3

14,1

7,6

Créances nettes sur l’administration centrale

-3.3

-2,8

-2,7

7,2

0,6

Crédit au secteur non public

1.2

1,3

12,0

6,9

7,0

Monnaie au sens large (M2)

1,0

6,9

5,5

8,4

8,3

Comptes nationaux

Investissement brut

28,4

25,5

28,4

26,2

28,4

28,3

28,7

29,0

29,3

29,7

29.7

Investissement public

9,1

8,2

7,7

7,2

7,2

6,6

6,5

6,3

6,1

6,0

6.0

Investissement non public

19,2

17,2

20,7

19,0

21,2

21,7

22,2

22,7

23,2

23,7

23.7

Épargne intérieure brute

15,9

14,2

17,8

15,9

18,8

19,3

20,5

21,2

22,1

23,8

23.8

Épargne publique

2,3

2,6

2,9

3,0

2,7

2,9

3,1

3,2

3,2

3,4

3.4

Épargne non publique saving

13,6

11,6

14,8

12,9

16,1

16,4

17,3

18,0

18,8

20,4

20.4

Épargne nationale brute

18,4

16,6

20,1

17,8

20,6

21,2

22,1

23,0

23,9

24,5

24.5

Consommation

84,1

85,8

82,2

84,1

81,2

80,7

79,5

78,8

77,9

76,2

76.2

Consommation publique

11,5

11,3

11,0

10,7

11,0

11,1

10,9

10,8

10,8

10,8

10.8

Consommation non publique

72,6

74,6

71,2

73,4

70,2

69,6

68,7

68,0

67,2

65,5

65.5

Finances de l’administration centrale

Total des recettes (hors dons)

17,5

17,7

17,8

17,7

17,7

18,0

18,0

18,0

18,0

18,0

18.0

Dépenses et prêts nets

24,5

23,3

22,5

22,0

22,3

21,7

21,3

21,0

20,8

20,6

20.6

Solde primaire 1

-5,0

-3,4

-2,6

-1,8

-2,1

-1,4

-1,0

-0,7

-0,5

-0,4

-0.4

Solde primaire de base 2

-1,5

0,4

0,3

1,9

1,6

1,7

2,1

2,4

2,4

2,5

2.5

Déficit budgétaire global (base engagements, hors dons)

-6.9

-5,6

-4,8

-4,2

-4,5

-3,8

-3,3

-3,1

-2,9

-2,6

-2,6

Déficit budgétaire global (base engagements, dons compris)

-5.9

-4,7

-4,0

-2,7

-3,0

-2,5

-2,0

-1,7

-1,5

-1,3

-1,3

Dette de l’administration centrale3

54,3

54,4

56,1

53,8

54,1

52,0

49,8

47,8

46,0

44,2

44.2

Dont encours des arriérés intérieurs

0,3

0,2

0,1

0,0

0,0

0.0

Secteur extérieur

Solde des biens et services

-12,5

-11,3

-10,6

-10,3

-9,6

-9,0

-8,2

-8,0

-7,4

-6,9

-6.9

Solde courant (dons compris)

-10.0

-8,9

-8,3

-8,4

-7,8

-7,1

-6,5

-6,2

-5,6

-5,1

-5,1

Solde courant (hors dons)

-10.3

-9,2

-8,5

-8,8

-8,2

-7,5

-6,9

-6,5

-5,9

-5,4

-5,4

Balance globale des paiements

3,2

6,1

3,7

4,3

6,4

4,2

4,4

4,5

4,6

4,8

4.8

PIB nominal (milliards de francs CFA)

5.382

5.783

5.792

6.269

6.272

6.812.3

7.402

8.045

8.747

9.509

9.509

PIB nominal (millions de dollars)

9.265

10.456

10.432

11.184

10.934

11.876

12.904

14.025

15.249

16.577

16.577

Dette totale du secteur public non financier (en pourcentage du PIB) 4

54.4

54,6

56,8

54,0

54,7

52,5

50,3

48,3

46,4

44,6

44,6

Dont garanties de l’État (en pourcentage du PIB)

0.2

0,2

0,6

0,2

0,6

0,5

0,5

0,4

0,4

0,4

0,4

Population (millions)

11,2

11,4

11,5

11,7

11,8

12,1

12,5

12,8

13,2

13,6

13.6

PIB nominal par habitant (dollars)

829

915

908

954

926

978

1.033

1.093

1.156

1.222

1.222

Sources : autorités béninoises ; estimations et projections des services du FMI.

1 Total des recettes (hors dons) moins dépenses primaires courantes, dépenses en capital et prêts nets.

2 Total des recettes (dons compris) moins dépenses primaires courantes et dépenses en capital financées par des ressources intérieures.

3 Y compris encours des arriérés.

4 Y compris dette de l’administration centrale, garanties de l’État et arriérés intérieurs.

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ATTACHÉ DE PRESSE: Meera Louis

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