Maurice : Les services du FMI achèvent leur mission de 2021 au titre de l’article IV

le 7 mai 2021

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.
  • Maurice a réussi à contenir la pandémie de COVID-19 grâce à de strictes mesures sanitaires.
  • À court terme, il est approprié de mener des politiques budgétaire et monétaire accommodantes. Au sortir de la pandémie, les autorités devront rééquilibrer le budget afin de stabiliser la dette publique, et renforcer les mesures sur le plan monétaire.
  • Pendant la phase de redressement, les autorités doivent privilégier des mesures de soutien visant à améliorer la résilience et la compétitivité de l’économie, ainsi qu’à en accélérer la transformation structurelle à long terme.

Washington. Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Mme Cemile Sancak s’est entretenue à distance avec les autorités mauriciennes du 19 avril au 7 mai 2021 pour mener les entretiens relatifs aux consultations de 2021 au titre de l’article IV.

À l’issue de ces entretiens à distance, Mme Sancak a fait la déclaration ci-après à Washington :

« Maurice a réussi à contenir la pandémie de COVID-19 jusqu’à présent grâce à de strictes mesures sanitaires. Maurice a enregistré très peu de cas de transmission intérieure de la COVID-19 après un strict confinement national de mars à mai 2020 et la fermeture des frontières jusqu’à début octobre. En s’appuyant sur le solide système public de santé du pays, les autorités ont pu rapidement contenir les flambées épidémiques en mettant en œuvre un dépistage à grande échelle, en assurant un solide traçage des contacts et en isolant strictement tous les cas présumés et confirmés, ainsi qu’en maintenant l’obligation du port du masque dans tous les lieux publics. Lorsque les restrictions aux frontières ont été assouplies, un dépistage général des arrivées et des obligations strictes de quarantaine ont été mis en place. Une flambée de transmissions intérieures a entraîné un deuxième confinement en mars 2021, mais plus court et plus souple que celui de l’an dernier. La campagne de vaccination a débuté en février, et les autorités ont pour objectif de vacciner 60 % de la population d’ici juillet 2021.

« Bien que le pays ait réussi à juguler la pandémie jusqu’à présent, cette dernière a durement touché l’économie du fait du fort recul du tourisme et a contribué à une contraction du PIB réel de près de 15 % en 2020. Les autorités ont mis en œuvre avec succès un ensemble vaste et complet de mesures de relance pour atténuer les répercussions de la pandémie sur l’économie, y compris une subvention salariale et un soutien des revenus pour les indépendants, afin d’aider les entreprises et les ménages tout en préservant la stabilité financière.

« Sur le plan macroéconomique, la tâche principale des autorités consiste à rétablir l’emploi et la croissance même si le secteur du tourisme restera atone au moins jusqu’à la fin de 2022. Les services du FMI prévoient que la croissance avoisinera 5 % en 2021, sur la base d’un certain redressement du tourisme. Cependant, les flux touristiques sont incertains au sortir de la pandémie : ils dépendront de la propension à voyager à mesure que la pandémie s’atténue, ainsi que de la situation dans les autres pays.

« La mission souscrit à la riposte budgétaire globale des autorités et conseille à ces dernières de continuer de mener leur politique budgétaire accommodante pendant la phase de réouverture en engageant des dépenses prioritaires et ciblées pour ouvrir la voie à une croissance résiliente. La mission recommande de privilégier les programmes qui sont compatibles avec les besoins de développement à moyen terme et les objectifs sociaux et environnementaux plus généraux, tels que la transformation numérique, l’inclusion et l’atténuation du changement climatique, pendant la phase de redressement.

« Le gouvernement doit établir un plan de rééquilibrage budgétaire en vue de stabiliser la dette à moyen terme lorsque le pays sera bel et bien sorti de la pandémie afin de préserver la viabilité des finances publiques et de constituer des amortisseurs étant donné la hausse considérable de la dette publique, qui dépassera probablement 90 % du PIB au lendemain de la crise.

« La mission souscrit à la riposte monétaire à la crise et conseille à la banque centrale de continuer de mener une politique monétaire accommodante à court terme. Elle recommande de renforcer le levier de politique monétaire dans la perspective de l’affaiblissement de la crise. Il convient de mettre en place des mécanismes pour soutenir davantage la crédibilité de la banque centrale et consolider une politique monétaire efficace à mesure que l’économie retrouve un niveau normal d’utilisation des capacités de production et que la nécessité d’une normalisation de la politique monétaire apparaît. La loi sur la banque centrale fait actuellement l’objet d’une réforme visant notamment à éviter de nouveaux transferts exceptionnels à l’État, conformément aux bonnes pratiques internationales. Par ailleurs, la mission recommande que la banque centrale se désengage de la Mauritius Investment Corporation (MIC), dont le financement doit s’effectuer par le processus budgétaire.

« Pendant la phase de reprise, les autorités doivent privilégier des mesures de soutien visant à améliorer encore la compétitivité de l’économie, à diversifier celle-ci et à en accélérer la transformation structurelle à long terme afin d’en faire une économie durable et résiliente, reposant sur l’éducation et la technologie.

« La mission salue les efforts concertés que les autorités consentent pour sortir le pays des listes du Groupe d’action financière (GAFI) et de l’Union européenne concernant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et les encourage à poursuivre ces efforts.

« La mission a rencontré Pravind Jugnauth, Premier ministre, Renganaden Padayachy, ministre des Finances, de la Planification économique et du Développement, Harvesh Seegolam, gouverneur de la Banque de Maurice, et d’autres hauts fonctionnaires et représentants de la Banque de Maurice, ainsi que le chef de l’opposition et des représentants du secteur privé, de la société civile et de la communauté diplomatique.

« L’équipe de la mission remercie les autorités de leurs entretiens productifs et de leur excellente coopération. Le FMI se tient prêt à aider les autorités à mettre en œuvre leur programme économique, notamment en développant leurs capacités, et se réjouit de poursuivre un dialogue fructueux. »

Département de la communication du FMI
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