Déclaration du directeur du département Afrique du FMI, Abebe Aemro Selassie : le traitement de la dette du Tchad par ses créanciers privés est indispensable à son redressement économique

le 7 septembre 2021

Washington: M. Abebe Aemro Selassie , directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), a fait aujourd’hui la déclaration ci-après :

« La situation économique et financière du Tchad continue de se détériorer sous l’effet conjugué des chocs subis par le pays : pandémie de COVID-19, baisse des cours du pétrole, changement climatique et attaques terroristes. Les services du FMI et les autorités tchadiennes maintiennent un dialogue étroit sur les mesures de politique économique. De récents entretiens ont confirmé les inquiétudes de plus en plus vives que suscitent les difficultés de financement auxquelles le Tchad est confronté, et qui ont contraint les pouvoirs publics à réduire des dépenses sociales et de développement essentielles ; si ces dépenses ne sont pas rapidement rétablies à leur niveau antérieur, on peut craindre de graves conséquences en matière sociale et pour la sécurité du pays.

« La dette du Tchad n’est pas jugée viable. Un traitement de cette dette est donc indispensable, et permettrait par la suite au conseil d’administration du FMI d’approuver des financements à l’appui du programme soigneusement calibré de rééquilibrage des finances publiques du Tchad, ainsi que des réformes convenues avec les services du FMI en janvier . Un tel traitement permettrait également à d’autres partenaires pour le développement de débloquer des aides financières non négligeables.

« Dans leur déclaration du 16 juin, les créanciers officiels participant au cadre commun du G20 pour les traitements de dette au-delà de l’ISSD et appartenant au comité des créanciers du Tchad ont affirmé leur soutien au programme que le FMI envisage d’appuyer en faveur du Tchad, et se sont dits prêts à négocier les conditions de restructuration de la dette en conséquence. Il est désormais nécessaire que les créanciers privés accordent un traitement similaire à la dette tchadienne.

« La mise en place d’un processus réaliste de restructuration de la dette détenue par les créanciers privés est nécessaire pour que le Tchad puisse sans délai bénéficier des financements officiels qui lui font défaut. Les créanciers privés, en se montrant pleinement disposés à négocier sans plus attendre les conditions de cette restructuration conformément aux paramètres du programme que le FMI envisage d’appuyer en faveur du Tchad, pourraient favoriser le redressement économique du pays et l’aider à réduire la pauvreté. La directrice générale du FMI s’est jointe au comité des créanciers pour appeler à son tour les créanciers privés à convenir sans délai d’un traitement équivalent de la dette. La communauté internationale suivra de près l’évolution de la situation, et appelle de ses vœux des avancées concrètes dans les jours à venir dans les négociations entre le Tchad et ses créanciers privés. »

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