Le conseil d’administration du FMI approuve un décaissement de 105 millions de dollars en faveur d’Haïti au titre du guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires

le 6 février 2023

  • Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le 23 janvier 2023 un décaissement de 81,9 millions de DTS (105 millions de dollars) en faveur d’Haïti, au titre du guichet « chocs alimentaires » de la facilité de crédit rapide.
  • La flambée des prix des denrées alimentaires n’a fait qu’aggraver la situation de la population haïtienne, qui souffrait déjà de malnutrition sévère et d’insécurité alimentaire avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Washington, DC:

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le 23 janvier 2023 un décaissement de 81,9 millions de DTS (105 millions de dollars) en faveur d’Haïti, au titre du guichet « chocs alimentaires » de la facilité de crédit rapide, afin d’aider le pays à répondre aux besoins urgents de financement de sa balance des paiements qui découlent de la crise alimentaire mondiale.

Haïti subit de plein fouet le choc mondial sur les prix des denrées alimentaires. L’inflation record a aggravé la fragilité d’Haïti, car la hausse des prix au niveau mondial s’est fortement répercutée sur les prix intérieurs et a occasionné des pénuries alimentaires. Haïti, dont plus de la moitié de la population est déjà en dessous du seuil de pauvreté, traverse une crise humanitaire dramatique ; au cours de l’exercice 2023, le pays devrait connaître un déficit de financement d’au moins 105 millions de dollars (0,5 pour cent du PIB), en supposant une compression de ses importations, et faute d’un financement extérieur supplémentaire de la part de ses partenaires pour le développement. Ce choc exacerbe les difficultés d’un pays déjà très fragile, par ailleurs en proie à une urgence de santé publique (choléra) et à une grave insécurité.

Au terme des délibérations du conseil d’administration, Madame Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Haïti traverse une grave crise humanitaire et subit de plein fouet le contrecoup économique de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’inflation record a exacerbé la fragilité d’Haïti et ravivé les souffrances d’une population déjà touchée par des formes sévères de malnutrition. Le gouvernement s’emploie à atténuer les effets des hausses des prix des produits alimentaires et à étendre les dispositifs de protection sociale ».

« L’aide d’urgence du FMI au titre du guichet « chocs alimentaires » de la facilité de crédit rapide contribuera à combler le déficit de la balance des paiements et à soulager les personnes les plus touchées par la hausse des prix alimentaires, en rendant possible le financement de diverses mesures, comme des programmes d’alimentation et de transferts en espèces et en nature en faveur des ménages vulnérables, ou encore l’exonération des frais de scolarité ».

« Pour faire face à cette crise, il conviendra d’affecter en priorité les ressources budgétaires à des programmes alimentaires et à l’augmentation des aides sociales en faveur des groupes les plus vulnérables. Afin d’assurer que ce financement d’urgence soit utilisé à bon escient, ce qui est indispensable pour mobiliser les bailleurs de fonds et maîtriser les risques pour la viabilité de la dette, il convient que les autorités assurent de manière rigoureuse le contrôle, le suivi, l’enregistrement et la publication de l’ensemble des dépenses liées à cette réponse d’urgence. Une collaboration étroite avec le FMI doit permettre aux pouvoirs publics, par l’intermédiaire de l’Inspection Générale des Finances (IGF), de procéder à des audits internes des dépenses de tous les ministères impliqués dans l’utilisation des ressources d’urgence fournies au titre du guichet « chocs alimentaires », et de communiquer à brève échéance les conclusions de ces audits internes à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCA) ».

« Les politiques macroéconomiques et structurelles adaptées que les autorités mettent en œuvre dans le cadre du programme de référence permettent également de garantir qu’Haïti saura s’acquitter de ses obligations envers le FMI. Tout en apportant des liquidités suffisantes au secteur financier, il convient que la banque centrale réduise le financement monétaire du déficit et n’intervienne sur le marché des changes que pour lisser la volatilité ».

« Le programme de référence permet également de mobiliser les donateurs. La mise en œuvre réussie du programme de référence en faveur d’Haïti est indispensable au rétablissement de la stabilité et de la viabilité macroéconomiques, au renforcement des dispositifs de protection sociale, à l’amélioration de la gouvernance et à la lutte contre la corruption. »

Département de la communication du FMI
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