Le conseil d'administration du FMI achève la quatrième revue des accords au titre du MEDC et de la FEC et la troisième revue de l'accord au titre de la FRD en faveur de la Côte d'Ivoire

le 25 juin 2025

  • Le conseil d'administration du FMI a achevé aujourd'hui les quatrièmes revues des accords en faveur de la Côte d'Ivoire au titre du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) et de la Facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que la troisième revue de l'accord au titre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). Cette décision ouvre la voie au décaissement immédiat d'environ 758 millions de dollars.
  • L'exécution du programme a été solide avec l'ensemble des critères de réalisation à fin décembre 2024 et des repères structurels respectés de manière satisfaisante dans le cadre du programme MEDC/FEC, et toutes les réformes relatives au financement climatique achevées dans le cadre de l'accord au titre de la FRD.
  • L’engagement constant des autorités à réformer devrait aider la Côte d'Ivoire à accéder durablement au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme, tout en renforçant la résilience économique aux chocs provoqués par le climat et en maintenant la stabilité de la balance des paiements.

Washington, le 25 juin 2025. Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les quatrièmes revues des accords au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC) et la troisième revue de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) en faveur de la Côte d'Ivoire.

Le programme appuyé par le MEDC et la FEC approuvé en mai 2023 pour un montant de 2 601,6 millions de DTS (équivalant à 400 % de la quote-part ou environ 3,6 milliards de dollars), a sensiblement réduit les déséquilibres et préservé un risque modéré de surendettement. Parallèlement, d'importantes réformes dans le cadre de l'accord au titre de la FRD pour un montant total de 975,6 millions de DTS (équivalant à 150 % de la quote-part ou environ 1,3 milliard de dollars) contribuent à la stabilité future de la balance des paiements et à la résilience économique aux chocs climatiques. La détermination constante des autorités à réformer dans le cadre des deux programmes devrait favoriser la transformation durable de la Côte d'Ivoire et l’amener vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme. La mise en œuvre du programme a été globalement satisfaisante jusqu'à présent. Tous les critères de performance à fin décembre ont été respectés et la mise en œuvre des repères structurels a été satisfaisante. De plus, toutes les mesures de réforme prévues dans le cadre de cette revue au titre de la FRD, mettant l'accent sur l'architecture de financement de l'action climatique, ont été mises en œuvre. L'achèvement des revues ouvre la voie au décaissement immédiat d'environ 758 millions de dollars dans le cadre des accords pluriannuels conclus avec le FMI.

La résilience de l'économie ivoirienne a consolidé son rôle de point d'ancrage de la stabilité dans la région dans un contexte mondial toujours difficile. Dans un contexte de reprise de la production agricole, de termes de l'échange favorables et d'augmentation des revenus des ménages, la croissance devrait s’accélérer à court terme. Les perspectives à moyen terme demeurent elles aussi favorables à mesure que les fondamentaux économiques se renforcent et que les secteurs des hydrocarbures et des mines contribuent à une croissance généralisée. Les risques sont globalement équilibrés. Les projections indiquent que la croissance devrait s'établir à 6,3 % en 2025, tandis que l'inflation moyenne devrait revenir dans la fourchette cible d’inflation de l'UEMOA, comprise entre 1 % et 3 %. En 2025, le déficit courant devrait se réduire à 3,6 % du PIB et le déficit budgétaire devrait respecter le plafond de 3 % du PIB fixé par l'UEMOA.

Les autorités restent fermement déterminées à accroître les recettes fiscales à moyen terme et à mettre en œuvre la stratégie de recettes à moyen terme (SRMT) approuvée en mai 2024. Des efforts soutenus sont prévus de la part des autorités en vue d’augmenter le ratio recettes fiscales/PIB de 0,5 % du PIB chaque année jusqu'en 2026 et atteindre environ 20 % du PIB à moyen terme, grâce à des réformes pérennes de la politique et de l'administration fiscales.

D'importantes réformes structurelles continuent d'être axées sur l'amélioration du climat des affaires et une participation accrue du secteur privé au développement du pays. Dans cette optique, il sera essentiel d'améliorer la transparence et la responsabilisation des entreprises publiques, de renforcer encore la gouvernance et l'intégrité financière (en particulier le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme), et d'investir dans le capital humain, l'inclusion financière au sens large et la résilience climatique, afin de soutenir une croissance plus forte de la productivité.

À l'issue des débats du conseil d'administration, M. Okamura, président par intérim et directeur général adjoint, a fait la déclaration ci-après :

« Les résultats obtenus par la Côte d’Ivoire dans le cadre des programmes appuyés par le FMI ont été solides, ce qui témoigne de la détermination des autorités à renforcer la stabilité macroéconomique. Des efforts de réforme soutenus contribueront à préserver la viabilité des finances publiques et de la dette et à consolider le rôle joué par le pays en tant que point d’ancrage de la stabilité régionale.

« La poursuite de l’assainissement des finances publiques envisagée dans le budget 2025 sera étayée par des mesures permanentes et de qualité en matière de politique fiscale, ainsi que par des réformes des administrations fiscale et douanière. Ces mesures permettront de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d'ici à 2025, conformément au plafond fixé par l'UEMOA, et contribueront à réduire les risques liés à la viabilité de la dette du pays.

« Le maintien de la mobilisation des recettes intérieures à moyen terme demeure prioritaire afin de créer l’espace budgétaire nécessaire pour financer les dépenses sociales et de développement et soutenir une transformation économique plus profonde vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. À cette fin, la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme continuera de nécessiter un engagement important avec les parties prenantes pour assurer l’adhésion à la refonte indispensable du système fiscal et la rationalisation des exonérations fiscales de la TVA et des dépenses fiscales.

« La préservation de l’espace budgétaire sera favorisée par l’engagement pris par les autorités d’élargir le périmètre, la transparence et la gestion des finances publiques. La gestion active et continue de la dette par les autorités demeure essentielle pour préserver la viabilité de la dette. Pour libérer le potentiel du secteur privé, il est important de maintenir le rythme des réformes structurelles et de continuer à améliorer la protection de l'intégrité financière et la gouvernance.

« Il est essentiel de remédier aux insuffisances du cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et d’afficher un bilan dans sa mise en œuvre. De nouveaux investissements dans le développement du capital humain, en particulier parmi les jeunes et les femmes, ainsi que la réduction de l’informalité, rendront la croissance plus inclusive. La poursuite des efforts visant à renforcer la résilience aux chocs climatiques sera également importante pour une transformation durable de l’économie ivoirienne. »

 

 

Côte d’Ivoire : principaux indicateurs économiques (2022‐26)

 

 

 

 

 

 

Population (2021): 29 millions

Indice de Gini (2018) : 37,3

PIB par habitant (2021) : 2 445 dollars

 Espérance de vie (2020) : 60 ans

Pourcentage de la population en‐dessous du seuil de pauvreté (2021) : 37,5%

 

 

 

 

 

 

 

2022

2023

2024

2025

2026

 

 

 

Prel.

Proj.

Proj

Production

 

 

 

 

 

Croissance du PIB réel (en %)

6.4

6.5

6.0

6.3

6.4

 

 

 

 

 

 

Prix

 

 

 

 

 

Inflation (en %)

5.2

4.4

3.5

3.0

2.2

 

 

 

 

 

 

Finances de l’administration centrale

 

 

 

 

 

Recettes (en % du PIB)

14.6

15.4

15.9

17.0

17.5

Dépenses (en % du PIB)

21.9

21.3

20.4

20.4

20.9

Solde budgétaire (en % du PIB)

-6.7

-5.2

-4.0

-3.0

-3.0

Dette publique (en % du PIB)

56.0

57.5

59.3

58.1

56.5

 

 

 

 

 

 

Monnaie et crédit

 

 

 

 

 

Monnaie au sens large (variation en %)

9.0

3.3

13.6

13.1

9.4

Crédit au secteur privé (variation en %)

7.3

16.2

11.6

10.5

10.6

 

 

 

 

 

 

Balance des paiements

 

 

 

 

 

Compte des transactions courantes (en % du PIB)

-7.6

-8.2

-4.2

-3.6

-2.1

IDE (en % du PIB)

2.0

1.7

3.8

3.8

3.3

Réserves de l’UEMOA (en mois d’importations)

4.1

3.5

4.6

Dette extérieure (en % du PIB)

34.1

35.5

37.6

36.1

35.6

 

 

 

 

 

 

Taux de change

 

 

 

 

 

Taux de change effectif réel (variation en %, dépréciation -)

-4.9

4.4

2.5

 

 

 

 

 

 

Sources : autorités ivoiriennes ; estimations des services du FMI ; Banque mondiale.  

 

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