Communiqué de presse N° 25/404

Le conseil d'administration du FMI achève la cinquième revue des accords au titre du MEDC et de la FEC et la quatrième revue de l'accord au titre de la FRD en faveur de la Côte d'Ivoire

4 décembre 2025

  • Le conseil d'administration du FMI a achevé hier les cinquièmes revues des accords en faveur de la Côte d'Ivoire au titre du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) et de la Facilité Elargie de Crédit (FEC), ainsi que la quatrième revue de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Cette décision ouvre la voie au décaissement immédiat d'environ 839,7 millions de dollars.
  • La mise en œuvre du programme reste solide avec l'ensemble des critères de réalisation et des repères structurels du MEDC/FEC pour fin juin 2025 pleinement respectés, et toutes les mesures de réforme du financement de l'action climatique dans le cadre de l'accord au titre de la FRD menées à bien.
  • La ferme détermination des autorités à procéder à des réformes devrait permettre à la Côte d'Ivoire de progresser durablement vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme. Cette approche résolue renforcera la résilience économique aux chocs liés au climat et préservera la stabilité de la balance des paiements.

Washington. Le conseil d'administration du Fonds Monétaire International (FMI) a achevé les cinquièmes revues des accords au titre du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) et de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et la quatrième revue de l'accord au titre de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) en faveur de la Côte d'Ivoire.

Le programme appuyé par le MEDC et la FEC approuvé en mai 2023 et portant sur un montant de 2 601,6 millions de DTS (équivalant à 400 % de la quote-part ou environ 3,5 milliards de dollars) a sensiblement réduit les déséquilibres et maintenu la Côte d'Ivoire à un risque modéré de surendettement. Parallèlement, d'importantes réformes dans le cadre de l'accord au titre de la FRD, d'un montant de 975,6 millions de DTS (équivalant à 150 % de la quote-part ou environ 1,3 milliard de dollars), contribuent à stabiliser la balance des paiements et à améliorer la résilience économique aux chocs climatiques.

À la suite des élections présidentielles d'octobre 2025, la détermination continue des autorités à réformer dans le cadre des deux programmes devrait aider la Côte d'Ivoire à accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme. L'exécution du programme a été solide : tous les critères de réalisation à fin juin ont été remplis et les progrès accomplis dans la réalisation des repères structurels ont été satisfaisants. En outre, toutes les mesures de réforme prévues dans le cadre de l'accord au titre de la FRD aux fins de cette revue ont été mises en œuvre. L'achèvement réussi de ces revues ouvre la voie au décaissement immédiat d'environ 839,7 millions de dollars dans le cadre des accords pluriannuels conclus avec le FMI.

L'économie de la Côte d'Ivoire reste résiliente malgré l'incertitude mondiale persistante. Pour 2025, la croissance devrait atteindre 6,3 % grâce à la solidité des secteurs secondaire et tertiaire, à l'investissement soutenu et à la hausse des revenus des ménages. L'inflation moyenne devrait tomber aux alentours de 1 %. Le déficit courant devrait se réduire à environ 1½% du PIB, grâce à des termes de l'échange favorables, tandis que le déficit budgétaire devrait respecter le plafond de 3 % du PIB fixé par l'UEMOA. Les perspectives à moyen terme restent positives, portées par des paramètres économiques fondamentaux plus solides et une économie plus diversifiée, grâce à la contribution des secteurs des hydrocarbures et des mines à une croissance généralisée. Les perspectives restent globalement équilibrées.

Les autorités restent fermement déterminées à accroître les recettes fiscales à moyen terme et à mettre en œuvre la stratégie de recettes à moyen terme (SRMT) approuvée en mai 2024. D'autres mesures portant sur les recettes d'environ 0,5 % du PIB sont prévues en 2026, l'objectif étant de porter les recettes fiscales à 20 % du PIB à moyen terme grâce à des réformes autonomes de la politique et de l'administration fiscales.

Les réformes structurelles continuent d'être axées sur l'amélioration du climat des affaires et le renforcement de la participation du secteur privé au développement du pays. Les principales priorités sont l'amélioration de la transparence et de la responsabilisation dans les entreprises publiques, le renforcement de la gouvernance et de l'intégrité financière (en particulier le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme), l'investissement dans le capital humain, l'approfondissement de l'inclusion financière et la promotion de la résilience climatique. Ces mesures contribueront à accélérer la croissance de la productivité.

À l'issue des débats du conseil d'administration, M. Okamura, président par intérim et directeur général adjoint, a fait la déclaration ci-après :

« Les résultats obtenus par la Côte d'Ivoire dans le cadre des programmes appuyés par le FMI restent solides, ce qui témoigne de la détermination des autorités à renforcer la stabilité macroéconomique. La poursuite des réformes a permis de réaliser des progrès solides dans l'élimination des déséquilibres macroéconomiques. »

« La bonne exécution du rééquilibrage budgétaire fondé sur les recettes contribuera à ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2025, conformément au plafond fixé par l'UEMOA. D'autres mesures permanentes et de qualité de politique fiscale et des réformes de l'administration des recettes sont incluses dans le budget 2026, ce qui devrait permettre de redéfinir les priorités des dépenses en capital tout en maintenant le déficit budgétaire global à 3 % du PIB. »

« La mobilisation soutenue des recettes intérieures à moyen terme reste prioritaire afin de dégager un espace budgétaire permettant de financer les dépenses sociales et de développement et de passer vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. La mise en œuvre en cours de la Stratégie de Mobilisation des Recettes à Moyen Terme (SRMT) continuera à nécessiter un dialogue important avec les parties prenantes pour garantir l'adhésion à un nouvel élargissement de l'assiette fiscale, tout en rationalisant les exonérations de TVA et les autres dépenses fiscales. »

« La préservation de l'espace budgétaire sera favorisée par l'engagement pris par les autorités d'accroître le périmètre, la transparence et la gestion des finances publiques. La gestion active continue de la dette par les autorités demeure essentielle pour préserver la viabilité de la dette. »

« Il importe de maintenir la dynamique des réformes structurelles et d'améliorer continuellement la protection de l'intégrité financière et de la gouvernance financière pour favoriser une croissance tirée par le secteur privé. La mise en conformité du cadre LBC/FT avec les normes du GAFI facilitera la sortie rapide de la liste grise du GAFI et renforcera la confiance des investisseurs. De nouveaux investissements dans le développement du capital humain, en particulier parmi les jeunes et les femmes, ainsi que la réduction de l'informalité, favoriseront une croissance généralisée. La poursuite des efforts en faveur de la transition écologique sera également importante pour renforcer la résilience de l'économie et de la balance des paiements. »

 

Tableau 1. Côte d'Ivoire : principaux indicateurs économiques et financiers, 2022–26

Population (2024) : 32 millions Index de Gini (2021) : 35,3
PIB par habitant (2024) : 2 710 dollars Espérance de vie (2023) : 62
Pourcentage de la population en-dessous du seuil de pauvreté (2021) : 37.5%
  2022 2023 2024 2025 2026
      Prel. Proj. Proj
Production
Croissance du PIB réel (en %) 6.4 6.5 6.0 6.3 6.4
Prix
Inflation (moyenne annuelle, en %) 5.2 4.4 3.4 1.0 1.5
Finances de l'administration centrale
Recettes (en % du PIB) 14.6 15.4 15.9 17.0 17.6
Dépenses (en % du PIB) 21.9 21.3 20.4 20.2 21.0
Solde budgétaire (en % du PIB) -6.7 -5.2 -4.0 -3.0 -3.0
Dette publique (en % du PIB) 56.0 57.5 59.5 56.8 55.0
Monnaie et crédit
Monnaie au sens large (variation en %) 9.0 3.3 13.6 15.7 13.3
Crédit au secteur privé (variation en %) 7.3 16.2 11.6 11.2 13.0
Balance des paiements
Compte des transactions courantes (en % du PIB) -7.6 -8.2 -4.0 -1.6 -1.4
IDE (en % du PIB) 2.0 1.7 3.8 3.8 2.5
Réserves de l'UEMOA (en mois d'importations) 4.1 3.5 4.6
Dette extérieure (en % du PIB) 34.1 35.5 37.8 34.0 33.7
Taux de change
Taux de change effectif réel (variation en %, dépréciation –) -4.8 4.3 2.5
Sources : autorités ivoiriennes, Banque mondiale et estimations des services du FMI.