Communiqué de presse N° 25/432

La direction du FMI approuve la première revue du programme de référence avec le Mali

18 décembre 2025

  • La direction du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé la première revue du programme de référence avec le Mali.
  • La mise en œuvre du programme a été globalement satisfaisante dans un contexte difficile : les autorités ont atteint presque tous les objectifs quantitatifs et indicatifs et font progresser régulièrement leur programme de réformes.
  • Le Mali a été confronté à d’importants défis en 2025, notamment des perturbations de l'approvisionnement en carburant provoquées par des attentats terroristes et une baisse de la production d'or, qui entraînent un ralentissement de la croissance économique. L'activité économique devrait se redresser à partir de l'année prochaine.

Washington, DC — Le 15 décembre 2025, la direction du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé  la première revue du programme de référence du Mali . Le programme de référence, d'une durée de 11 mois, approuvé en mars 2025, vise à assurer la viabilité des finances publiques, à renforcer la gouvernance et la gestion des finances publiques, et à protéger les groupes les plus vulnérables. Les programmes de référence sont des accords entre les pays membres et les services du FMI en vue d'assurer le suivi du programme économique des pays membres et de rétablir un bilan de mise en œuvre des réformes, ce qui pourrait ouvrir la voie à une aide financière du FMI au titre de la tranche supérieure de crédit.

Le Mali a été confronté à des difficultés majeures en 2025. Les récentes perturbations de l'approvisionnement en carburant liées à la sécurité ont limité l'activité économique et la mobilité dans l'ensemble du pays. En outre, la baisse de la production d'or, les coupures d'électricité récurrentes et la réduction de l'aide au développement et de l'aide humanitaire ont encore pesé sur l'économie. Bon nombre de ces défis devraient persister au cours des prochains mois. En conséquence, la croissance devrait ralentir à 4,1 % en 2025 et l'inflation avoisiner 3 %. 

Malgré ces difficultés, la mise en œuvre du programme dans le cadre du programme de référence a été globalement satisfaisante. Les autorités ont atteint pratiquement tous les objectifs quantitatifs et indicatifs à fin septembre et tous les repères structurels. Elles restent attachées à l'utilisation transparente du décaissement du FMI au titre de la facilité de crédit rapide d'avril 2025 et ont publié le premier rapport trimestriel sur l'utilisation de ces ressources, ainsi que des informations détaillées sur la passation des marchés, y compris les processus de sélection et les bénéficiaires effectifs.

L'économie devrait commencer à se redresser en 2026, portée par une reprise de la production d'or et une amélioration progressive des conditions de sécurité. La croissance du PIB devrait atteindre 5,5 % en 2026, tandis que l'inflation devrait fléchir à 2,5 %. Cependant, d'importants risques persistent.

La politique budgétaire reste appropriée, mais elle est limitée par le contexte sécuritaire difficile et le financement extérieur limité. Le projet de loi de finances 2026 envisage un déficit budgétaire respectant le critère de 3 % du PIB fixé par l'Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), soutenu par de solides efforts de mobilisation des recettes intérieures et une maîtrise prudente des dépenses courantes. Néanmoins, l'espace budgétaire reste restreint en raison de problèmes de sécurité, d'un soutien budgétaire restreint et d'une charge élevée du service de la dette.

Dans le contexte actuel, l'une des priorités immédiates est de résoudre les problèmes d'approvisionnement en carburant afin de stabiliser l'activité économique et d'atténuer les pressions sur les ménages et les entreprises. Par la suite, le programme de référence continuera d'aider les autorités à mettre en œuvre une politique budgétaire prudente afin de préserver la viabilité dans un contexte de conditions de financement difficiles et de coûts d'emprunt élevés. Parmi les autres priorités de réforme figurent l'élargissement de l'assiette de l'impôt et le renforcement des administrations fiscale et douanière, l'amélioration de l'efficience des dépenses publiques, la correction de la vulnérabilité des entreprises publiques, la préservation de l'espace nécessaire à l'investissement public et la protection des ménages vulnérables.