Communiqué de presse : Les perspectives économiques du FMI pour la région Moyen-Orient et Asie centrale tablent sur une croissance soutenue et soulignent la nécessité d'enrayer l'inflation

le 12 mai 2008

Communiqué de presse n° 08/104

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié aujourd'hui l'édition de mai 2008 de Regional Economic Outlook : Middle East and Central Asia (Perspectives économiques du FMI pour la région Moyen-Orient et Asie centrale). M. Mohsin Khan, Directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, met en lumière les principales conclusions du rapport :

« Les perspectives à court terme de la région Moyen-Orient et Asie centrale demeurent très favorables. La croissance du PIB réel pour l'ensemble de la région devrait se situer autour de 6 %, en moyenne, en 2008, soit un peu moins qu'en 2007. Presque tous les pays de la région ont été largement épargnés par les turbulences financières récentes dans les pays développés. Comme dans la plupart des autres marchés émergents et des pays en développement, cette capacité de résistance doit beaucoup à la consolidation des positions macroéconomiques et aux progrès des réformes structurelles dans la région.

« Le principal enjeu, à court terme, pour les politiques macroéconomiques de la majorité des pays de la région est d'enrayer la montée de l'inflation », a déclaré M. Khan.

Les perspectives économiques régionales (PER) portent sur 30 pays, qui sont divisés en trois groupes pour des raisons analytiques : producteurs de pétrole, pays à faible revenu et marchés émergents1. Pour chacun de ces groupes, les PER présentent les questions économiques clés ainsi qu'une évaluation des perspectives de croissance et des défis à relever. Les PER proposent également une analyse plus approfondie de questions d'actualité concernant différents pays ou secteurs d'activité de la région.

Les pays exportateurs de pétrole ont grandement bénéficié du boom des prix pétroliers. L'activité économique dans les secteurs non pétroliers augmente rapidement, en partie grâce aux grands programmes d'investissements publics et à la solide confiance des entreprises. Cela dit, l'inflation est une préoccupation croissante. Elle sera difficile à maîtriser dans les pays exportateurs de pétrole dont la monnaie est arrimée au dollar aussi longtemps que l'orientation sera à la détente monétaire et au fléchissement du dollar aux États-Unis, en particulier si le prix des produits importés, notamment des denrées alimentaires, continue d'augmenter. Le fardeau de l'ajustement risque donc de retomber sur la politique budgétaire. Or, la marge de manœuvre existant dans ce domaine est elle aussi limitée par la nécessité d'augmenter les investissements afin de desserrer les goulets d'étranglement de l'offre et par les pressions politiques qui s'exercent en faveur d'une augmentation des dépenses consacrées aux salaires et aux programmes sociaux. Dans certains pays, il pourrait être nécessaire de tolérer, à titre temporaire, une certaine hausse de l'inflation.

Les pays à faible revenu ont enregistré une croissance du PIB réel de 8¾ % en 2007. Selon les projections, l'expansion devrait se modérer pour s'établir autour de 7 % en 2008. L'amélioration des cadres des politiques conduites, les réformes structurelles, une reprise de l'investissement privé et de meilleures infrastructures publiques pourraient ouvrir la voie à des gains de productivité importants et à une expansion soutenue de l'ordre de 6 à 7 % sur le moyen terme.

La croissance moyenne du PIB réel dans les pays à marché émergent a été de 6 % en 2007 et devrait, selon les projections, s'accélérer légèrement pour atteindre 6,3 % en 2008. Pour que l'évolution enregistrée soit aussi favorable, toutefois, il faudra que les gouvernements ne relâchent pas leur effort de rééquilibrage des finances publiques et poursuivent les réformes structurelles, de façon à raffermir la confiance des entreprises et à améliorer le climat de l'investissement.

Dans la plupart des pays de la région, le renforcement du système bancaire reste une priorité majeure. L'existence d'un système financier sain et dynamique est une condition essentielle de l'accélération de la croissance et du recul du chômage. C'est aussi un préalable à toute intégration réussie dans l'économie mondiale. Dans la plupart des pays, la concurrence et l'efficience seraient renforcées si les autorités s'appliquaient à restructurer et privatiser les banques publiques non rentables, à développer les marchés de la dette locaux et à encourager les banques étrangères à s'établir dans leur pays.

Le texte intégral de la publication Les perspectives économiques du FMI pour la région Moyen-Orient et Asie centrale n'est disponible qu'en anglais.


1 Les pays exportateurs de pétrole sont les suivants : Algérie, Arabie Saoudite, Azerbaïdjan, Bahreïn, Émirats arabes unis, Iran, Irak, Kazakhstan, Koweït, Libye, Oman, Qatar, Syrie et Turkménistan. Les pays à faible revenu sont les suivants : Afghanistan, Arménie, Djibouti , Géorgie, République kirghize, Mauritanie, Ouzbékistan, Soudan, Tadjikistan et Yémen. Les marchés émergents sont l'Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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