Communiqué de presse: Rapport du printemps 2008 sur les Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne

le 12 avril 2008

Communiqué de presse n° 08/86

L'Afrique subsaharienne a connu en 2007 l'un de ses plus forts taux de croissance depuis plusieurs décennies. Le PIB réel a progressé d'environ 6½ % grâce à la production croissante des pays exportateurs de pétrole ainsi qu’à la hausse de l'investissement intérieur et de la productivité dans toute la région. La croissance a été soutenue par les progrès accomplis en matière de stabilisation des économies et dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Enfin, le dynamisme de la demande mondiale de matières premières, l’augmentation des flux de capitaux en direction de l'Afrique et l'allégement de dette ont contribué à accroître les ressources et à rehausser la croissance.

Dans l'immédiat, l'expansion économique devrait se poursuivre, mais l'écart entre les pays exportateurs et les pays importateurs de pétrole devrait se creuser. Cette année encore, la croissance de l'Afrique subsaharienne devrait s'établir en moyenne autour de 6½ %, les pays exportateurs de pétrole jouant un rôle moteur à cet égard ; dans les pays importateurs de pétrole, la croissance devrait fléchir modérément. Compte tenu de la hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie, on s'attend à ce que l'inflation augmente légèrement pour atteindre environ 8½ % cette année.

Par rapport aux années 90, la région est en meilleure posture pour résister à la dégradation de la conjoncture internationale. Un grand nombre des pays de la région sont moins vulnérables aux fluctuations de l'économie mondiale. Des déficits courants et budgétaires moins prononcés, une inflation plus faible, un endettement réduit, des réserves de change accrues et un cadre renforcé pour la conduite de la politique économique sont autant de facteurs qui ont contribué à rendre la région plus résistante aux chocs extérieurs.

Cela dit, l'environnement extérieur est devenu moins favorable et, en 2008, les risques sont orientés à la baisse. L'activité économique mondiale ralentit, les cours du pétrole atteignent des niveaux records et à l'incertitude règne sur les marchés financiers internationaux. C'est là un net changement par rapport à ces dernières années, lorsque les exportations de l'Afrique subsaharienne bénéficiaient d'une demande solide et les prix des matières premières autres que le pétrole augmentaient à un rythme supérieur à 10 %. Pour de nombreux pays, la hausse des prix du pétrole et de l'alimentation est de plus en plus problématique et assombrit les perspectives en matière d'inflation. Si les prix élevés du pétrole s'accompagnent d'un ralentissement prononcé de l'économie mondiale, entraînant une baisse des prix des matières premières autres que le pétrole, les exportations de l'Afrique subsaharienne pourraient s'en ressentir. De plus, si les marchés africains n'ont jusqu'à présent guère réagi aux turbulences qui continuent d'agiter les marchés financiers mondiaux, l’inversion des flux de portefeuille pourrait réduire les financements extérieurs et nuire à la croissance dans un certain nombre de pays. Compte tenu de tous ces risques, la probabilité est d'environ un sur cinq que la croissance de l'Afrique subsaharienne tombe en dessous de 5 % en 2008.

Les risques internes se sont aussi accrus dans certaines régions. Les violences postélectorales au Kenya ont entraîné des pénuries et de fortes hausses de prix non seulement au Kenya même mais aussi dans les pays limitrophes. Malgré les progrès accomplis récemment sur le plan politique, l'incertitude demeure quant à l'ampleur du ralentissement de la croissance et au rythme de la reprise. Les troubles au Tchad ont aussi des conséquences pour les pays voisins. Une gestion avisée de la situation politique et des problèmes sécuritaires ainsi que l'adoption de mesures appropriées peuvent contribuer à soutenir l'expansion en cours.

À moyen terme, l'enjeu pour l'Afrique subsaharienne consiste à accélérer le rythme de la croissance afin d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Si les pays sont de plus en plus nombreux à bénéficier d'une croissance vigoureuse, un petit nombre seulement des pays d'Afrique subsaharienne semblent aujourd’hui en mesure de réduire la pauvreté de moitié à l'horizon 2015. Bien que la croissance économique se soit améliorée depuis le milieu des années 90, le revenu réel par habitant est à peu près le même qu'au milieu des années 70. Seule à un rythme soutenu de la croissance par habitant permettra de faire diminuer les taux de pauvreté extrême ne pourront baisser dans l'ensemble de l'Afrique subsaharienne que si la croissance par habitant se poursuit à un rythme soutenu. En résumé, si l’amélioration récente des résultats économiques de l'Afrique subsaharienne est encourageante, la région a un grand retard à combler avant d’être en mesure d’atteindre les OMD.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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