Le Conseil d’administration du FMI achève les consultations de 2017 au titre de l’article IV avec le Niger

le 9 février 2017

Le 23 janvier 2017, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations de 2017 au titre de l’article IV [1] avec le Niger. Le Conseil d’administration a en outre approuvé un nouvel accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit en faveur du Niger; cette approbation a fait l’objet d’un autre communiqué de presse.

La situation macroéconomique du Niger continue de subir les effets des chocs sécuritaires et humanitaires, de la faiblesse des cours des matières premières et de la réduction des flux commerciaux vers les pays voisins. Pour 2016, la croissance économique est projetée à 4,6 %, soit un niveau qui dépasse légèrement les 3,5 % enregistrés en 2015, mais qui reste tout juste supérieur au taux de croissance démographique. L’activité a été animée par une solide récolte qui a en outre permis de réduire les prix intérieurs des denrées alimentaires, l’inflation annuelle au regard de l’indice des prix à la consommation étant restée modeste aux alentours 1 %, soit bien en dessous du critère de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Les recettes budgétaires ont été inférieures aux prévisions en 2016 en raison des faiblesses de l’administration fiscalo-douanière, des difficultés enregistrées dans les secteurs des mines, du pétrole et des télécommunications et du repli des flux commerciaux avec le Nigéria. En conséquence, les dépenses ont été maintenues en dessous des montants budgétisés tout en protégeant les dépenses prioritaires.

Les perspectives économiques à moyen terme sont favorables mais elles demeurent sujettes à de considérables risques intérieurs et extérieurs. La croissance devrait grimper à 5,2 % en 2017, puis se hisser en moyenne à 6,0 % sur la période 2018-21, principalement grâce à l’expansion des industries extractives et à une augmentation des investissements publics et privés. Parmi les principaux risques figurent les externalités négatives des conflits régionaux, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles et le repli économique de la sous-région.

Évaluation par le Conseil d’administration [2]

Les administrateurs s’associent aux grandes lignes de l’évaluation des services du FMI. Ils félicitent les autorités d’avoir préservé la stabilité macroéconomique et d’avoir fait avancer les réformes en dépit des difficultés sécuritaires persistantes, du ralentissement économique régional et de la faiblesse des cours des matières premières. Les administrateurs notent les progrès réalisés au regard de la gestion de la dette, du climat des affaires et des principaux indicateurs sociaux. Les perspectives à moyen terme sont certes favorables mais il subsiste des risques et des défis. Les administrateurs soulignent qu’il importera de s’attacher fermement à l’exécution du programme appuyé par le FMI, lequel accompagne la mise en application du document d’orientations économiques des autorités qui vise à renforcer le cadre macroéconomique tout en ménageant une marge de manœuvre budgétaires pour financer les dépenses nécessaires dans les infrastructures et dans le domaine social. Les progrès sur le front des réformes structurelles seront essentiels pour faire reculer la pauvreté et créer des emplois.

Les administrateurs saluent l’approbation du budget de 2017, qui tient dûment compte des contraintes de capacités et fixe un cadre réaliste pour le travail de rééquilibrage budgétaire à moyen terme. Ils soulignent qu’il importe d’améliorer la mobilisation des recettes en élargissant l’assiette fiscale, y compris en réduisant les exonérations, et en rendant plus efficiente l’administration fiscalo-douanière. Les administrateurs soulignent en outre qu’il est important de hiérarchiser les dépenses publiques et de renforcer la maîtrise de la dépense et la gestion des liquidités, tout en renforçant la capacité de réaction face aux catastrophes naturelles.

Les administrateurs jugent important de renforcer le cadre de gestion de la dette et des projets d’équipement. Ils saluent la détermination des autorités à mener une politique d’endettement prudente, tout en améliorant l’évaluation des projets à partir de leur efficacité-coût, et ils les encouragent à faire preuve de prudence dans l’augmentation des investissements financés par la dette. Il sera par ailleurs vital d’accroître la transparence de la gestion des ressources naturelles et des partenariats public-privé.

Les administrateurs soulignent qu’il sera important de donner plus de profondeur au secteur financier pour rendre la croissance plus inclusive. Ils encouragent les autorités à intensifier la mise en œuvre de la stratégie d’inclusion financière et de la stratégie nationale de développement du secteur financier. Par ailleurs, ils les invitent à renforcer la supervision bancaire conformément aux accords régionaux.

Les administrateurs soulignent que pour réaliser le potentiel de croissance à moyen terme, créer des emplois et réduire la pauvreté, il est essentiel d’accorder la priorité à l’équité de genre, à la gestion des risques de catastrophes naturelles et à la mise en valeur du dividende démographique. Ils saluent les initiatives récemment adoptées dans ces domaines et engagent les autorités à redoubler d’efforts, notamment en adoptant rapidement la loi sur le genre.

Les prochaines consultations au titre de l’article IV avec le Niger devraient avoir lieu conformément à la décision du Conseil d’administration sur le cycle de consultations avec les pays membres ayant conclu un accord avec le FMI.




[1] Conformément aux dispositions de l’article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des informations économiques et financières et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission préparent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration.

[2] À l'issue des délibérations, la Directrice générale, en qualité de Présidente du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d'administration à l’adresse : http://www.imf.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm

Niger : principaux indicateurs économiques et financiers, 2014-21

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

Est.

Est.

Proj.

Programme

Projections

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Revenu national et prix

PIB à prix constants

7,0

3,5

4,6

5,2

5,5

5,4

7,4

6,2

PIB hors ressources naturelles à prix constants

7,9

4,1

4,3

5,0

5,6

5,5

6,0

5,7

Production pétrolière (milliers barils/jour)

17

13

16

18

19

19

40

50

Déflateur du PIB

-0,5

0,5

2,0

2,4

2,1

1,8

1,6

1,9

Indice des prix à la consommation

Moyenne annuelle

-0,9

1,0

1,1

2,0

2,1

2,0

2,0

2,0

Fin de période

-0,6

2,2

1,2

2,2

2,0

2,0

2,0

2,0

Secteur extérieur

Exportations, f.à.b. (FCFA)

-8,8

-10,1

-10,7

13,7

12,3

12,3

33,4

17,8

Dont : exportations hors uranium

-1,5

-15,2

-8,6

10,3

13,4

21,1

49,0

22,5

Importations, f.à.b (FCFA)

7,0

9,6

-11,7

19,5

11,2

9,3

9,0

6,7

Volume d’exportations

11,1

-4,5

-19,0

6,6

9,1

14,1

42,6

13,9

Volume d’importations

5,5

7,3

-12,6

17,1

8,9

7,3

6,8

4,5

Termes de l’échange (détérioration -)

-19,4

-7,5

7,3

0,1

1,6

-3,6

-9,1

-1,8

Finances publiques

Recettes totales

13,6

7,6

-12,0

13,9

12,4

11,8

18,9

14,9

Dépenses totales et prêts nets

22,7

9,8

-15,3

14,1

4,7

4,0

7,1

1,9

dont : dépenses courantes

16,3

11,0

-3,5

9,2

5,1

5,1

5,3

6,1

dont : dépenses en capital

28,9

8,7

-25,9

19,9

4,2

2,9

9,1

-2,7

(variation annuelle, en pourcentage de la monnaie au sens large en début de période, sauf indication contraire)

Monnaie et crédit

Crédit intérieur

7,2

17,2

10,9

11,5

6,7

6,2

6,0

1,4

Crédit à l’État (net)

1,1

10,4

4,3

6,4

1,7

1,6

0,6

-3,5

Crédit à l’économie

6,1

6,8

6,6

5,1

5,0

4,6

5,4

4,9

Avoirs intérieurs nets

5,2

15,9

7,9

11,9

7,0

6,5

6,2

1,7

Monnaie au sens large (pourcentage)

25,7

3,6

11,3

11,1

10,9

10,6

10,3

8,2

Vitesse de circulation de la m. au sens large (ratio)

3,7

3,7

3,5

3,4

3,3

3,2

3,1

3,1

(pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Finances publiques

Recettes totales

17,5

18,1

15,3

16,1

16,8

17,5

19,1

20,3

Dépenses totales et prêts nets

31,0

32,7

26,5

28,1

27,3

26,4

26,0

24,4

Dépenses courantes

14,6

15,6

14,4

14,6

14,2

13,9

13,4

13,2

Dépenses en capital

16,4

17,1

12,1

13,5

13,1

12,5

12,5

11,3

Solde de base (hors dons)1

-6,4

-7,5

-4,4

-4,9

-4,0

-2,8

-0,9

1,5

Solde de base (définition UEMOA; dons compris) 2

-4,8

-5,7

-2,9

-3,8

-2,8

-1,7

0,0

2,1

Solde global (base engagements, dons compris)

-8,0

-9,1

-6,5

-7,4

-6,0

-4,7

-2,9

-0,9

Investissement brut

39,3

42,6

39,5

42,0

42,8

43,0

40,1

37,9

dont : investissement hors État

22,9

25,4

27,4

28,4

29,7

30,5

27,5

26,7

État

16,4

17,1

12,1

13,5

13,1

12,5

12,5

11,3

Épargne nationale brute

23,8

24,5

24,1

24,0

24,3

24,5

24,6

24,6

dont : hors État

18,7

20,3

21,3

20,9

20,2

19,4

17,7

16,5

Épargne intérieure

21,4

20,0

19,8

19,8

20,3

20,6

20,9

21,0

Solde des transactions courantes

Hors dons officiels

-17,7

-19,7

-17,3

-19,5

-20,0

-20,0

-16,7

-14,3

Solde des transactions courantes (dons compris)

-15,4

-18,1

-15,4

-18,0

-18,5

-18,5

-15,4

-13,3

Ratio du service de la dette en pourcentage de :

Exportations de biens et services

4,2

5,5

7,2

7,7

6,3

5,9

4,4

4,8

Recettes publiques

5,0

5,7

8,1

8,4

6,7

6,2

5,1

5,6

Total dette publique ou garantie par l’État

33,7

41,9

47,0

51,1

53,0

53,9

52,4

50,3

Dette extérieure publique ou garantie par l’État

25,1

30,4

34,1

35,8

37,1

38,1

38,5

39,0

VAN de la dette extérieure

22,1

22,1

24,4

25,4

26,2

26,8

27,1

27,4

Dette intérieure publique

8,7

11,5

12,9

15,3

15,9

15,8

13,9

11,4

Aide extérieure

8,9

10,4

9,5

8,9

8,4

8,1

7,5

7,0

(milliards de FCFA)

PIB aux prix courants du marché

4.077

4.242

4.432

4.773

5.146

5.524

6.025

6.523

Sources : autorités nigériennes; estimations et projections de services du FMI.

1 Recettes moins dépenses nettes de dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures.

2 Recettes (y compris dons budgétaires) dépenses nettes de dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures.


Département de la communication du FMI
RELATIONS AVEC LES MÉDIAS

ATTACHÉ DE PRESSE: Lucie Mboto Fouda

TÉLÉPHONE:+1 202 623-7100COURRIEL: MEDIA@IMF.org