Puits de pétrole aux abords de la mer Caspienne, en Azerbaïdjan. Les réformes entreprises par les pays et l’amélioration de la conjoncture économique contribuent à la reprise de la région CAC (Photo : Grigory Dukor/REUTERS/Newscom)

Puits de pétrole aux abords de la mer Caspienne, en Azerbaïdjan. Les réformes entreprises par les pays et l’amélioration de la conjoncture économique contribuent à la reprise de la région CAC (Photo : Grigory Dukor/REUTERS/Newscom)

Caucase et Asie centrale : l’heure est à l’action résolue

le 31 octobre 2017

Selon la dernière édition des Perspectives économiques régionales qui vient d’être publiée, les pays de la région Caucase et Asie centrale (CAC) ont entrepris un redressement grâce à l’amélioration de la conjoncture économique de leurs principaux partenaires commerciaux, à la remontée des cours des matières premières et aux réformes qui commencent à porter leurs fruits. Les pays de la région devraient saisir l’occasion qu’offrent l’embellie de l’économie mondiale et les diverses initiatives d’intégration pour diversifier leur économie et consolider la croissance à plus long terme. 

«La région CAC voit s’ouvrir des perspectives grâce à l’amélioration de l’économie mondiale et au déroulement de plusieurs initiatives régionales porteuses d’intégration. Pour mettre à profit cette conjoncture favorable, les pays doivent entreprendre des réformes propres à attirer les investissements privés, à créer des emplois et à promouvoir la diversification. La région gagnerait en outre à renforcer ses dispositifs institutionnels», a déclaré Juha Kähkönen, Directeur adjoint du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI.

La croissance repart mais elle reste inférieure aux tendances récentes

La croissance du PIB de la région CAC se hissera à 3,6 % cette année, contre 2,5 % en 2016, pour atteindre progressivement 4,7 % en 2022. Cette embellie tient principalement à l’amélioration des résultats économiques des grands partenaires commerciaux de la région, tels que la Chine et la Russie, et au redressement des cours des principales matières premières telles que le pétrole, le cuivre, le coton et l’or.

 

Cependant, à moyen terme le taux de croissance devrait être nettement inférieur à la moyenne de 8,1 % observée entre 2000 et 2014 car selon les prévisions la conjoncture économique extérieure et les cours des produits de base devraient rester modérés par rapport aux niveaux constatés durant cette période. D’autre réformes structurelles sont nécessaires dans l’ensemble de la région CAC. En outre, dans certains pays, des doutes existent quant à la capacité du secteur financier à accompagner la reprise.

Une meilleure intégration de la région dans l’économie mondiale, notamment par le biais de l’initiative chinoise des nouvelles routes de la soie, et le programme de réformes de l’Ouzbékistan, devraient aider les pays de la région CAC à répondre à leurs besoins en infrastructures, à renforcer leurs liens économiques et financiers, et à diversifier leur économie pour s’affranchir de leur dépendance à l’égard des produits de base et des envois de fonds.

Renforcer les finances publiques : un impératif

Les gouvernements de la région ont pris des mesures pour rationaliser la dépense et accroître les recettes de manière à reconstituer leurs marges de manœuvre budgétaires, mais ils n’ont pas réussi à combler le déficit provoqué par les mesures adoptées, à juste titre, pour relancer l’activité économique face au repli des cours des matières premières et des transferts de fonds. Le niveau d’endettement public s’est stabilisé mais il reste élevé dans certains pays et il convient de redoubler d’efforts pour le réduire davantage. 

Dans cette perspective, les gouvernements doivent investir les deniers publics de manière plus efficiente, maîtriser les dépenses courantes — y compris la masse salariale — et dégager de nouvelles sources de recettes, par exemple en réduisant les exonérations fiscales et en améliorant le recouvrement de l’impôt. Ce faisant, ils doivent cependant veiller à protéger les dépenses sociales essentielles.

Réparer le secteur financier

Les dépréciations et l’assouplissement des taux de change ont contribué à réduire les déficits budgétaires et commerciaux dans plusieurs pays, mais ils ont également mis en évidence de profondes vulnérabilités dans certains systèmes bancaires. Dans ces pays, la croissance du crédit s’est fortement ralentie et des réformes s’imposent pour permettre au secteur financier d’accompagner la reprise. Avec l’abandon de taux de change fixes, ces pays doivent renforcer leur cadre de politique monétaire en fixant des objectifs clairs en la matière, en les annonçant clairement au public et en consolidant l’indépendance de la banque centrale. Ils doivent en outre, sans tarder, améliorer la supervision et la réglementation bancaires, faire face aux banques en difficultés et aux créances compromises et mettre fin aux pratiques qui aboutissent aux crédits à risque.

Politiques propices à la croissance

La dernière édition des Perspectives économiques régionales signale que pour promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive et réduire la dépendance à l’égard des exportations de matières premières et des envois de fonds, les pays de la région doivent également améliorer le climat des affaires, diversifier leur économie et approfondir l’intégration commerciale.

De nombreux pays ont défini d’ambitieuses stratégies de réformes structurelles et ont commencé à les mettre en application. Il reste cependant beaucoup à faire. En présence d’un affermissement de la reprise mondiale, le moment est opportun pour faire résolument avancer ces réformes.