Le conseil d’administration du FMI achève la première revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit en faveur du Mali et approuve un décaissement de 27,63 millions de dollars
le 10 janvier 2020
- Le programme appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) vise à préserver la stabilité macroéconomique et à favoriser une croissance plus élevée, plus inclusive et durable.
- La croissance devrait se stabiliser à 5 % à moyen terme, mais les risques de révision à la baisse sont élevés, étant donné le contexte sécuritaire du pays.
- Cette revue permet au Mali de tirer l'équivalent d'environ 20 millions de DTS (environ 27,63 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 40 millions de DTS (environ 55,26 millions de dollars).
Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la première revue des résultats obtenus par le Mali dans le cadre de son programme appuyé par un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). L’achèvement de cette revue permet au Mali de tirer l'équivalent d'environ 20 millions de DTS (environ 27,63 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 40 millions de DTS (environ 55,26 millions de dollars).
En achevant la revue, le conseil d'administration a aussi approuvé la demande des autorités d'une dérogation pour l’inobservation du critère de réalisation quantitatif relatif à la non-accumulation d’arriérés intérieurs.
L’accord triennal a été approuvé le 28 août 2019 pour un montant de 140 millions de DTS (environ 193,5 millions de DTS), soit 75 % de la quote-part du Mali au FMI, à l'appui des réformes économiques et financières du pays. Le programme appuyé par la FEC vise à préserver la stabilité macroéconomique et à favoriser une croissance plus élevée, plus inclusive et durable.
Évaluation par le conseil d’administration [1]
À l’issue de la réunion du conseil d’administration, M Tao Zhang, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :
« Les autorités maliennes ont commencé à bien mettre en œuvre leur programme économique, malgré des problèmes de sécurité croissants. Les attaques continues des groupes séparatistes dans les régions du Nord et du Centre ont aggravé la fragilité de la situation dans ces régions, soulignant ainsi l'importance d'y établir la présence de l'État par la prestation de services publics. Malgré la précarité de la sécurité, l'économie montre des signes de résilience ; les autorités ont mis en œuvre avec détermination leur programme visant à accroître les recettes, et des réformes structurelles sont en cours.
« La priorité immédiate du Mali est de sauvegarder les dépenses sociales et de développement face à l’urgence des dépenses de sécurité. Le cadre budgétaire de 2020 prévoit un équilibre approprié entre les dépenses nécessaires et les ressources disponibles, grâce à l'assouplissement de l'objectif global de déficit de 3 % à 3,5 % du PIB. Un espace budgétaire est également créé pour les dépenses prioritaires, grâce à des objectifs de recettes ambitieux mais réalistes.
« Les réformes visant à augmenter les recettes restent essentielles pour financer les dépenses qui favorisent la croissance. À court terme, l’action portera sur la réduction des possibilités de fraude fiscale, le renforcement des capacités des administrations fiscale et douanière, et une meilleure observance de la part des contribuables moyens et grands. Ces réformes font partie intégrante des plans destinés à renforcer la gouvernance fiscale.
« Une gestion plus rigoureuse des finances publiques est indispensable pour soutenir des politiques rationnelles. Les principales priorités à court terme consistent à remettre la compagnie nationale d'électricité sur une base financière saine afin de réduire les pressions budgétaires et de garantir un approvisionnement adéquat en électricité, à améliorer la gestion de la trésorerie pour éviter le retour d’arriérés et à renforcer la gestion de la dette. Le prochain examen de la Banque mondiale visant à garantir la transparence et l’efficience des dépenses de sécurité sera également très importante.
« Les autorités ont l'intention louable d'améliorer la gouvernance et de lutter contre la corruption. Une mise en œuvre vigoureuse sera nécessaire pour atteindre les objectifs de réforme de la gouvernance dans les finances publiques, la lutte contre le blanchiment d'argent et le dispositif général de lutte contre la corruption. La prochaine évaluation de la gouvernance est très attendue car elle permettra de mieux définir les futures priorités de réforme. »
[1] À l'issue des délibérations, la directrice générale, en qualité de présidente du conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du conseil d'administration à l’adresse : http://www.imf.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm.
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