Le conseil d’administration du FMI achève la sixième revue de l’accord en faveur du Niger au titre de la Facilité élargie de crédit et approuve un décaissement de 19,9 millions de dollars

le 26 octobre 2020

  • La pandémie de COVID-19 est restée bien maîtrisée et le recul de la croissance économique cette année devrait être largement surmonté en 2021, même s’il subsiste des risques à la baisse.
  • Des déficits budgétaires plus élevés sont appropriés pour 2020 et 2021, mais il convient d'éviter qu’ils persistent et de redoubler d’efforts pour accroître les recettes et améliorer la qualité des dépenses.
  • L’exécution du programme a été mitigée : les arriérés ont été apurés et la gestion des finances publiques a été améliorée, mais il est resté difficile d’augmenter les recettes et de maîtriser les dépenses.

Washington :  Le 26 octobre 2020, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la sixième et dernière revue du programme économique et financier du Niger appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC). L’achèvement de la revue permet de décaisser 14,1 millions de DTS (environ 19,9 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 118,44 millions de DTS (environ 167,86 millions de dollars).

Le conseil d’administration a approuvé aussi la demande que les autorités ont présentée afin d’obtenir une dérogation pour l’inobservation du critère de réalisation relatif au financement budgétaire intérieur à fin décembre 2019. L'accord triennal en faveur du Niger a été approuvé le 23 janvier 2017 pour un montant de 98,7 millions de DTS (environ 134,04 millions de dollars) à l'appui du plan national de développement économique élaboré par les autorités. Il vise à consolider la stabilité macroéconomique et à favoriser une croissance économique élevée et équitable, à accroître les revenus et à créer des emplois, tout en renforçant les bases d’un développement durable. Le 10 décembre 2018, le conseil d'administration du FMI a décidé de porter le montant global de l'accord à 118,44 millions de DTS (environ 167,86 millions de dollars, soit 90 % de la quote-part du Niger). Le conseil d’administration a accordé aussi une prolongation de l’accord jusqu’au 31 octobre 2020.

À l’issue des débats du conseil d’administration sur le Niger, Mme Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim, a fait la déclaration ci-après :

« La pandémie de COVID-19 est restée maîtrisée au Niger, mais les mesures de confinement et les retards observés dans les projets étrangers freineront probablement la croissance économique en 2020. Étant donné la structure de l’économie nigérienne, les effets de longue durée seront probablement circonscrits. La construction d’un pipeline pour l’exportation de pétrole brut, qui devrait commencer en 2022, constitue une chance importante pour l’économie. Cependant, les perspectives risquent d’être révisées à la baisse, en raison de l’incertitude qui entoure l’évolution de l’économie mondiale, des tensions sécuritaires dans la région du Sahel et de la fréquence croissante des catastrophes naturelles.

« Globalement, l’exécution du programme est contrastée. Trois des quatre critères de réalisation et deux des cinq objectifs indicatifs ont été atteints à fin décembre 2019. Les principaux sujets de préoccupation restent les dépassements budgétaires considérables, les difficultés persistantes sur le plan de la mobilisation des recettes intérieures et les faibles progrès enregistrés dans le renforcement des cadres de bonne gouvernance. Les autorités ont pris des mesures correctives récemment, notamment en établissant des budgets plus prudents pour 2020 et 2021, en gérant mieux les exemptions fiscales et en combattant la contrebande pétrolière. La mise en œuvre du programme de réformes structurelles progresse de manière relativement satisfaisante.

« La nécessité de protéger l’économie et les populations vulnérables face à la pandémie de COVID-19 justifie des déficits budgétaires plus élevés en 2020 et en 2021. Cependant, afin de préserver les finances publiques du Niger, il sera important d’éviter la persistance de déficits élevés, de renforcer le recouvrement des recettes, d’améliorer la qualité des dépenses publiques et de veiller à la bonne gestion des recettes pétrolières supplémentaires qui sont attendues.

« Pour accroître durablement le niveau de vie au Niger, il est impératif de disposer d’un secteur privé bien plus solide et de diversifier davantage l’économie. Afin d’atteindre cet objectif, les autorités et leurs partenaires de développement devront s’efforcer de manière soutenue et ciblée de réduire les déficits d’infrastructure et d’éducation, d’améliorer l’accès au crédit, de continuer de promouvoir la bonne gouvernance et de mettre en œuvre résolument le programme de lutte contre la corruption. »

 

Département de la communication du FMI
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