Le conseil d’administration du FMI conclut les troisième et quatrième revues de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit pour la République centrafricaine et approuve un décaissement de 58 millions de dollars pour la République Centrafricaine
le 4 juin 2025
- Le conseil d'administration du FMI a conclu aujourd'hui les troisième et quatrième revues de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit en faveur de la République centrafricaine (RCA). L'achèvement des troisième et quatrièmes revues ouvre la voie au décaissement immédiat de 43,22 millions de DTS (environ 58 millions de dollars) en faveur de la RCA pour l'aider à répondre à ses besoins persistants de financement de la balance des paiements tout en maintenant les dépenses prioritaires consacrées aux services publics de base.
- La croissance économique devrait s'accélérer pour atteindre 3 % en 2025, contre 1,9 % en 2024, tandis que l'inflation devrait progressivement diminuer. Les perspectives dépendent d'une accélération des réformes du marché des carburants et de la gouvernance, ainsi que d'une augmentation des dons et des financements concessionnels.
- Les résultats du programme ont été mitigés, tandis que les risques baissiers demeurent considérables.
Washington, DC: Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu aujourd'hui les troisième et quatrième revues de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République centrafricaine (RCA). L'accord au titre de la FEC, au titre duquel l'accès à 147,48 millions de DTS (environ 197 millions de dollars) a été approuvé par le conseil d'administration du FMI en avril 2023 (voir le communiqué de presse n° 23/129). La conclusion de ces revues ouvre la voie au décaissement immédiat de 43,22 millions de DTS (environ 58 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l'accord FEC à 92,29 millions de DTS (environ 124 millions de dollars).
En concluant les revues, le conseil d'administration a également approuvé la demande des autorités de dérogations pour l’inobservation des critères de réalisation pour le solde budgétaire primaire intérieur et le financement intérieur net à fin juin 2024 et fin décembre 2024. Le conseil d'administration a également approuvé la demande présentée par les autorités en vue d'obtenir une dérogation pour l’inobservation du critère de réalisation continu sur la non-accumulation de nouveaux arriérés extérieurs. En outre, le conseil d'administration a achevé la revue des assurances de financement dans le cadre de l'accord au titre de la FEC.
L'accord au titre de la FEC s'inscrit dans le cadre des efforts coordonnés des institutions financières internationales pour venir en aide au peuple centrafricain. Il continuera d'aider le pays à satisfaire ses besoins persistants de financement de la balance des paiements et à maintenir les dépenses consacrées aux services publics de base, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation. La mise en œuvre du programme a contribué à ancrer les réformes structurelles et le financement. L'offre de carburant et les recettes se sont améliorées. Des progrès sont réalisés dans la numérisation des systèmes d'administration fiscale et de gestion des finances publiques, ainsi que des améliorations sont apportées à l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) et à la Cour des comptes. La conclusion des examens combinés crée de nouvelles possibilités de résultats positifs.
L'activité économique devrait croître de 3 % en 2025, contre 1,9 % en 2024, sous l'effet de la hausse de la consommation d'énergie, du redressement des activités minières, des projets d'infrastructures et de l'amélioration de la sécurité. L'inflation reculerait d'ici à fin 2025, en partie grâce à la baisse des prix à la pompe intervenue en mai 2025. Il convient cependant de resserrer la politique budgétaire pour adresser l'accentuation de la vulnérabilité liée à la dette publique. Le déficit primaire intérieur serait ramené à 2,1 % du PIB en 2025, contre 4,9 % en 2024, en supposant un soutien politique fort en faveur des mesures convenues en matière d'administration fiscale et la conformité des obligations fiscales. Il est également essentiel de mieux maîtriser les dépenses dans un contexte d’élections et de réductions de l'aide humanitaire.
La réforme du marché des carburants demeure essentielle pour la stabilisation macroéconomique et la croissance à la fois durable et inclusive de la RCA. Il convient d'accélérer l'audit de l’approvisionnement de carburants pour étayer les réformes des prix et remédier aux inefficiences persistantes. Malgré les récentes hausses de l'offre et baisses de prix, les prix à la pompe restent élevés en raison des importations coûteuses et opaques. Une utilisation transparente du don récent de diesel et un audit approfondi des coûts et des marges pourraient contribuer à renforcer la concurrence, à améliorer l'efficience de l'offre et à accroître les recettes fiscales.
À l'issue des délibérations du conseil d'administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante : [1]
« La République centrafricaine (RCA) a réaffirmé sa détermination à mettre en œuvre les réformes structurelles dans le cadre de l'accord au titre de la FEC, malgré une fragilité profondément enracinée et une grande incertitude. Le soutien financier et technique des partenaires au développement reste essentiel pour que le programme soit un succès, ce qui permettra de surmonter les capacités faibles et la volatilité des recettes, ainsi que d'atténuer les besoins humanitaires.
« Les résultats des troisième et quatrième revues combinés du programme ont été mitigés, ce qui est adressé par des mesures correctives fortes. La moitié des six critères de réalisation à fin juin et fin décembre 2024 ont été atteints. Néanmoins, les objectifs relatifs au déficit primaire intérieur et au financement intérieur net ont été largement manqués, tout comme le critère de réalisation continu sur la non-accumulation d'arriérés extérieurs. Les objectifs indicatifs relatifs aux dépenses sociales et aux dépenses engagées au moyen de procédures extraordinaires n'ont pas été atteints.
« Il est essentiel de renforcer le respect des obligations fiscales et les contrôles fiscaux pour accroître les recettes, mais il faut un fort soutien politique. Il est également essentiel d'accélérer l'audit de l’approvisionnement de carburants pour remédier aux inefficiences et permettre de nouvelles réductions des prix à la pompe. Le bon fonctionnement du marché des carburants est essentiel à la stabilité budgétaire et macroéconomique.
« Les résultats du programme dépendent d'une gestion plus solide des finances publiques, en particulier du contrôle des dépenses avant les élections. L'amélioration de la gestion des finances publiques est essentielle pour prévenir les arriérés, limiter les procédures extraordinaires et garantir l'efficacité des dépenses sociales. Il permettrait également d'obtenir des dons et des financements concessionnels, de réduire les emprunts régionaux coûteux et de préserver la viabilité de la dette.
« L'amélioration de la gouvernance renforcera les efforts de gestion des finances publiques. Les progrès réalisés dans le renforcement de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) et de la Cour des comptes sont salués. L'adoption du nouveau code forestier et la mise en œuvre du code minier sont essentielles pour libérer le potentiel de croissance de la RCA. Il est également essentiel de mettre en service rapidement le système de déclaration de patrimoine pour maintenir l'aide des donateurs.
« Les politiques visant à accroître le potentiel de croissance et à réduire les inégalités devraient s'inscrire dans le Plan national de développement (PND) (2024–28). Une exécution résolue du PND est également cruciale pour catalyser le soutien des donateurs et commencer à attirer des flux d'investissement privé extérieur.
Le programme économique de la République Centrafricaine continuera d’être soutenu par la mise en œuvre des politiques et des réformes convenues entre les institutions régionales de la CEMAC, qui visent notamment à favoriser l’augmentation des avoirs extérieurs nets de la région, eux-mêmes essentiels au succès du programme. »
[1] À l'issue des délibérations, la Directrice générale, en qualité de présidente du conseil d'administration, résume les vues des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du conseil d'administration à l’adresse suivante : https://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm.
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