Le conseil d'administration du FMI achève les deuxièmes revues de la facilité élargie de crédit et de la facilité pour la résilience et la durabilité pour la République de Madagascar

le 3 juillet 2025

  • Le conseil d'administration du FMI a achevé les deuxièmes revues de la facilité élargie de crédit (FEC) et de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) en faveur de la République de Madagascar, avec un décaissement immédiat de 77,392 millions de DTS (environ 107 millions de dollars).
  • Les résultats de Madagascar dans le cadre de la FEC et de la FRD sont satisfaisants. L'adoption récente d'un plan de redressement de la société publique d’électricité et d’eau de Madagascar (JIRAMA) et la poursuite de la mise en œuvre du mécanisme d'ajustement automatique des prix des carburants permettront de dégager une marge pour les besoins critiques de développement tout en contribuant à améliorer l'approvisionnement en énergie.
  • Les chocs climatiques récents, la réduction de l'aide publique au développement (APD) et la hausse des droits de douane américains risquent d’être couteux pour Madagascar ; ils constituent un signal d'alarme.

Washington. Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd'hui les deuxièmes revues de l'accord de 36 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et de l’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Les accords au titre de la FEC et de la FRD ont été approuvés par le conseil d'administration du FMI en juin 2024 (voir PR24/232). Les autorités ont consenti à la publication du rapport des services du FMI préparé pour la présente revue.[1]

L'achèvement des revues ouvre la voie au décaissement immédiat de 36,66 millions de DTS (environ 50 millions de dollars) au titre de l'accord FEC et de 40,732 millions de DTS (environ 56 millions de dollars) au titre de l'accord FRD.

Madagascar a été frappé par une myriade de chocs cette année, notamment des phénomènes météorologiques et un double choc extérieur : réduction de l'APD (d'environ 1 % du PIB) et relèvement des droits de douane américains (à 47 % initialement). Cette évolution pèserait sur la croissance, compte tenu de la forte dépendance du pays à l'égard des aides financières extérieures et de l'exposition du secteur de la vanille et de l’industrie textile au marché américain. En 2025, la croissance serait inférieure aux prévisions préalables, à 4 %.

Le déficit du compte courant s'est creusé pour atteindre 5,4 % du PIB en 2024, en raison de la faible performance de certains sous-secteurs miniers ; il devrait encore augmenter (à 6,1 % du PIB) cette année, dans un contexte de perspectives difficiles pour l'industrie textile et le secteur de la vanille.

Les résultats du programme ont été satisfaisants : tous les critères de performance quantitatifs à fin décembre 2024 ont été remplis et trois des quatre objectifs indicatifs ont été atteints. La croissance de M3 s’est située dans les limites de la clause de consultation sur la politique monétaire. Tous les repères structurels de la période considérée, sauf un, ont aussi été respectés. En ce qui concerne la FRD, un nouveau cadre pour la séquestration du carbone forestier qui favorise la participation du secteur privé au reboisement a été adopté et le Fonds National de Contingence pour la gestion des risques de catastrophes est opérationnel.

À l'issue de la réunion du conseil d'administration, M. Nigel Clarke, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration ci-après :

« La performance s’est progressivement améliorée au cours du premier semestre du programme, après des retards liés aux élections municipales ; tous les objectifs quantitatifs à fin décembre 2024, sauf un, ont été atteints et des progrès notables ont été accomplis dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Les récents chocs climatiques et extérieurs nécessitent de redéfinir les priorités en matière des dépenses publiques, de prévoir des mesures de contingence dans l'exécution du budget et de laisser le taux de change agir comme un amortisseur de choc.

« L'adoption récente d'un plan de redressement pour la société publique d’électricité et d’eau (JIRAMA) est un pas dans la bonne direction. Sa mise en œuvre rapide contribuera à faire face aux perturbations généralisées de l'approvisionnement en électricité des ménages et des entreprises, tout en limitant la dépendance au budget de l'État. La poursuite de la mise en œuvre du mécanisme automatique de fixation des prix des carburants contribuera également à maîtriser les risques budgétaires tout en mettant en œuvre des mesures ciblées visant à soutenir les plus vulnérables.

« Il reste essentiel de poursuivre les efforts de mobilisation des recettes intérieures et d'améliorer la gestion des finances publiques et le processus d'investissement public. Les préparatifs à l’avance au titre du projet de loi de finance 2026 permettra une adhésion plus forte des parties prenantes nationales ; Le budget devrait s'inscrire dans une stratégie budgétaire à moyen terme bien articulée, tenant compte de la mise en œuvre du plan de redressement de la JIRAMA, et crée un espace pour des dépenses de développement essentielles.

« L'inflation a légèrement reculé par rapport au pic atteint en janvier, mais la banque centrale (BFM) ne doit pas relâcher sa politique monétaire tant que l'inflation n'est pas fermement sur une trajectoire baissière. De nouvelles améliorations apportées à la gestion de la liquidité, aux prévisions et à la communication renforceront la mise en œuvre du cadre de politique monétaire de la BFM, basée sur les taux d'intérêt. Le maintien d'un taux de change flexible contribuera à absorber les chocs extérieurs.

« La mise en œuvre rapide de la stratégie gouvernementale de lutte contre la corruption (2025-2030), ainsi qu'un plan d'action national pour mettre en œuvre les principales recommandations du diagnostic de la gouvernance du FMI, amélioreront la transparence et l'état de droit, aideront les autorités à lutter contre la corruption et protégeront les finances publiques.

« L’engagement continu des autorités à mettre en œuvre leur programme de réformes au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) soutiendra l'adaptation au changement climatique à Madagascar et complétera l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en favorisant la résilience économique au sens large. »

 

Tableau. Principaux indicateurs économiques

 

 

 

 

 

 

 

             
 

2022

2023

2024

 

2025

2026

 

 

 

 

 

 

 

             
 

Est.

 

Proj.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(Taux de croissance en pourcentage)

Produit intérieur brut et prix

           

PIB à prix constants

4.2

4.2

4.2

 

4.0

4.0

Déflateur du PIB

9.6

7.5

7.6

 

8.3

7.0

Indice des prix à la consommation (fin de période)

10.8

7.5

8.6

 

8.3

7.3

             

Monnaie et crédit

           

Masse monétaire (M3)

13.8

8.6

14.6

 

13.7

8.7

             
 

(Croissance en pourcentage de M3 en début de période)

Avoirs extérieurs nets

0.8

18.2

9.8

 

1.5

1.4

Avoirs intérieurs nets

13.0

-9.7

4.8

 

12.2

7.4

dont: Crédit au secteur privé

9.8

0.7

5.6

 

6.0

6.2

             
 

(En pourcentage du PIB)

Finances publiques

           

Recettes budgétaires (hors dons)

9.5

11.5

11.4

 

11.2

12.0

dont: Recettes fiscales

9.2

11.2

10.9

 

10.7

11.7

Dons

1.3

2.3

2.3

 

0.7

0.4

             

Dépenses totales

16.2

17.9

16.2

 

15.7

16.5

Dépenses courantes

10.8

10.9

9.6

 

9.7

9.5

Dépenses en capital

5.4

7.0

6.6

 

6.0

7.0

             

Solde global (base engagement)

-5.5

-4.2

-2.6

 

-3.9

-4.1

Solde primaire intérieur1

-1.8

-0.3

1.3

 

0.3

1.4

Solde primaire

-4.9

-3.5

-1.9

 

-2.9

-3.0

             

Financement total

4.7

4.2

2.7

 

4.3

4.3

Financement extérieur (net)

2.4

3.0

2.6

 

3.5

3.7

Financement intérieur

2.2

1.2

0.1

 

0.8

0.5

Déficit de financement2

0.0

0.0

0.0

 

0.0

0.0

             

Epargne et investissement

           

Formation brute de capital fixe

21.8

19.9

22.2

 

23.1

24.2

Epargne nationale intérieure

16.8

15.9

16.9

 

17.0

18.2

             

Secteur extérieur

           

Exportations de biens, FAB

23.0

19.5

14.8

 

13.5

13.2

Importations de biens, CAF

33.8

28.0

26.4

 

25.7

25.5

Solde du compte courant (hors dons)

-6.6

-6.3

-8.1

 

-6.8

-6.4

Solde du compte courant (dons inclus)

-5.4

-4.1

-5.4

 

-6.1

-6.0

             

Dette publique

50.0

52.7

50.3

 

50.9

52.2

Dette publique Extérieure

36.1

37.8

36.7

 

38.5

40.4

Dette publique Intérieure

13.9

14.8

13.6

 

12.4

11.7

             
 

(Unités comme indiqué)

Réserves officielles brutes (en millions de DTS)

1,601

1,972

2,189

 

2,297

2,337

En mois d'importations de biens et services

4.2

5.7

6.2

 

6.2

6.0

PIB par habitant (dollars américains)

529

533

569

 

596

621

 

 

 

 

 

 

 

             

Sources: Autorités Malagasy et estimations et prévisions des services du FMI.

1 Solde primaire sauf les investissements avec financement extérieur et dons.

2 Une valeur négative indique un besoin de financement à combler par un soutien budgétaire ou d'autres financements encore à engager ou à identifier.

 

 

 

[1] Selon les Statuts du FMI, la publication des documents concernant les pays membres est facultative et nécessite le consentement du membre. Le rapport des services du FMI sera prochainement publié sur la page www.imf.org/MDG.

Département de la communication du FMI
RELATIONS AVEC LES MÉDIAS

ATTACHÉ DE PRESSE: Tatiana Mossot

TÉLÉPHONE:+1 202 623-7100COURRIEL: MEDIA@IMF.org