Le groupe des gouverneurs africains et le FMI réaffirment leur engagement en faveur de la résilience et du développement à long terme de l’Afrique
14 octobre 2025
Washington. M. Hervé Ndoba, ministre des Finances de la République centrafricaine et Président du groupe des gouverneurs africains, et Mme Kristalina Georgieva, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), ont fait la déclaration ci-après à l’issue de la réunion du groupe des gouverneurs africains lors des Assemblées annuelles 2025 de la Banque mondiale et du FMI[1] :
« Aujourd’hui, les ministres et les gouverneurs africains des institutions de Bretton Woods se sont réunis avec la direction du FMI pour faire un point sur les conditions économiques actuelles et les évolutions potentielles du continent africain et définir une feuille de route pour la région. Ils ont constaté que la conjoncture économique mondiale demeurait délicate : la croissance devrait passer de 3,3 % en 2024 à environ 3,2 % en 2025 alors que les vents contraires liés à la montée du protectionnisme, à l’incertitude entourant l’action publique et aux tensions géopolitiques soufflent toujours. Les pressions inflationnistes et les conditions financières mondiales continuent de peser sur la situation budgétaire et sur la dynamique de la dette dans de nombreux pays, tandis que les chocs climatiques ajoutent encore à la complexité des défis du continent africain.
« Malgré ce contexte international difficile, la croissance de l’Afrique demeure résiliente : elle devrait s’établir à 4,2 % en 2025, chiffre identique à 2024, soutenue par le ralentissement de l’inflation, la mise en œuvre de mesures macroéconomiques plus résolues et les réformes en cours. Les niveaux d’endettement se sont stabilisés autour de 65 % du PIB et l’inflation, en baisse, avoisine 4 % en moyenne. Cela étant, les facteurs de vulnérabilités demeurent importants. Dans beaucoup de pays à faible revenu (PFR), les paiements d’intérêt absorbent quelque 15 % des recettes, alors que les coûts d’emprunt élevés et la contraction de l’aide publique restreignent le financement extérieur. Les pays fragiles ou touchés par un conflit sont aux prises avec des difficultés particulièrement graves et le revenu par habitant n’a pas encore retrouvé son niveau antérieur à la pandémie dans de nombreux pays.
« Le groupe des gouverneurs africains a réaffirmé sa détermination à préserver la stabilité macroéconomique et financière tout en faisant avancer les politiques qui rehaussent les niveaux de vie par l’amélioration des services sociaux, la création d’emplois et la promotion d’une croissance durable. Accroître la mobilisation des ressources intérieures demeure une priorité majeure, étayée par des réformes de la gouvernance destinées à renforcer la gestion des finances publiques, la transparence budgétaire et la responsabilité. La dématérialisation des systèmes fiscaux et l’élargissement de l’assiette fiscale contribueront à faire augmenter les recettes, tandis que les mesures visant à une meilleure efficience des dépenses permettront de maximiser l’impact des deniers publics. Les stratégies budgétaires à moyen terme chercheront à concilier assainissement et croissance et à dégager une marge de manœuvre pour les investissements prioritaires. Elles seront complétées par des réformes structurelles ayant pour objectifs d’encourager le développement du secteur privé, d’approfondir l’intégration commerciale et de créer des emplois. Il est également essentiel de renforcer la résilience face aux chocs climatiques, étant donné que les phénomènes météorologiques extrêmes réduisent déjà la production de 1 à 2 points de pourcentage chaque année dans les pays les plus vulnérables.
« La réforme du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (fonds fiduciaire RPC), récemment approuvée, a accru la capacité du FMI à octroyer des prêts concessionnels, étant donné que les nouveaux engagements devraient atteindre 5,2 milliards de DTS en moyenne (7,1 milliards de dollars) chaque année et que le FMI accorde des prêts à taux zéro à ses membres les plus pauvres. Le fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (FFRD) fournit un financement à long terme abordable pour aider les pays à relever des défis structurels, à améliorer la préparation aux pandémies et à renforcer la résilience aux changements climatiques : 26 programmes ont été approuvés à ce jour et près de la moitié en Afrique. Nous encourageons la poursuite des efforts visant à doter le fonds fiduciaire RPC et le FFRD des ressources adéquates pour répondre aux besoins croissants de la région.
« Dans un contexte d’incertitude accrue au niveau mondial, le FMI continuera d’adapter ses instruments de prêt et ses conseils stratégiques en vue d’aider ses membres à mieux faire face à l’évolution des défis. Le FMI est fortement engagé aux côtés de ses partenaires africains. Il collabore avec ces nations en vue de dégager une marge de manœuvre budgétaire pour augmenter les dépenses d’infrastructure et de capital humain, de renforcer la capacité institutionnelle et la résilience et d’accélérer les progrès vers la réalisation des légitimes aspirations au développement de la région. »
[1] La direction du FMI rencontre l’ensemble des membres du groupe des gouverneurs africains (ministres des finances et gouverneurs de banque centrale africains) lors des Assemblées annuelles.
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