Le conseil d’administration du FMI achève la première revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit en faveur de Madagascar et approuve un décaissement de 67,5 millions de dollars

le 7 mars 2022

  • La décision du Conseil d'administration permet le décaissement immédiat d'environ 67,5 millions de dollars et soutient la mise en œuvre des réformes des autorités pour stimuler la croissance et réduire la pauvreté.
  • Augmenter les recettes et gérer activement les risques budgétaires sont essentiels pour créer un espace budgétaire pour les dépenses sociales et l’investissement.
  • Des efforts continus sont nécessaires pour améliorer la gouvernance, faire avancer le programme de lutte contre la corruption, et progresser en matière de transparence budgétaire et de responsabilité des dépenses liées à la COVID-19.

Washington, DC : Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la première revue du programme économique de Madagascar dans le cadre de l'accord de Facilité Elargie de Crédit (FEC). L'achèvement de cette revue permet le décaissement immédiat de 48,88 millions de DTS (environ 67,5 millions de dollars) pour couvrir les besoins de financement extérieur et budgétaire, portant le total des décaissements au titre de l'accord à 97,96 millions de DTS (environ 135 millions de dollars).

L'accord FEC de 40 mois a été approuvé par le Conseil d'administration du FMI le 29 mars 2021 , avec un accès total de 219,96 millions de DTS (environ 312,4 millions de dollars, soit 90% de la quote-part). L'arrangement vise à soutenir la reprise économique de Madagascar après la pandémie et à relancer la dynamique de réforme des autorités pour stimuler et soutenir la croissance et réduire la pauvreté (voir communiqué de presse 21/91).

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, Madagascar a bénéficié de deux décaissements de la facilité de crédit rapide (FCR) du FMI de 122,2 millions de DTS (environ 165,99 millions de dollars ou 50% de la quote-part) en avril 2020 et 122,2 millions de DTS (environ 171,9 millions de dollars ou 50% de la quote-part) en juillet 2020, et a reçu une allocation de DTS de 234,2 millions de DTS (environ 322 millions de dollars) en août 2021.

Madagascar continue d'être touché par la pandémie de COVID-19 et traverse une saison cyclonique sévère. Après une contraction du PIB estimée à 7,1 % en 2020, la reprise a été lente avec une croissance estimée à 3,5 % en 2021, reflétant en partie une réouverture retardée de l'économie. La croissance devrait rebondir plus vigoureusement à 5,4 % en 2022. Les risques à la baisse sont élevés, car les taux de vaccination contre la COVID-19 restent faibles et Madagascar reste vulnérable à des catastrophes naturelles sévères.

À l'issue de la discussion du Conseil d'administration, Mme Antoinette Sayeh, Directrice générale adjointe et Présidente par intérim, a fait la déclaration suivante :

« La performance de Madagascar dans le cadre du programme appuyé par le FMI pour le premier semestre 2021 a été globalement satisfaisante malgré la pandémie de COVID-19 en cours et les récents cyclones, qui ont eu de graves conséquences humaines et économiques sur le pays. La poursuite de politiques prudentes et la mise en œuvre du programme de réformes dans le cadre de la facilité élargie de crédit soutiendront la reprise économique et devraient contribuer à parvenir à une croissance plus durable et inclusive.

Les autorités mettent en œuvre une consolidation budgétaire progressive tout en augmentant les dépenses sociales et d'investissement indispensables. Le budget 2022 comprend des mesures visant à accroître la mobilisation des recettes intérieures et à créer l'espace budgétaire pour les dépenses propices à la croissance. Les progrès dans l'exécution des dépenses sociales sont un objectif clé du programme et nécessitent une meilleure planification et un processus d'autorisation simplifié. Compte tenu du risque modéré de surendettement de Madagascar, il est recommandé aux autorités de suivre une stratégie prudente de gestion de la dette reposant sur des dons et des financements concessionnels pour accroître les investissements.

D’importants efforts sont nécessaires pour améliorer la transparence budgétaire et les rapports d’information. Les autorités ont récemment publié quatre rapports d'audit de la Cour des comptes sur la réponse à la pandémie de COVID-19. Il sera essentiel de donner suite aux conclusions de ces rapports afin de renforcer la gouvernance et la transparence. La publication rapide d'un audit par une tierce partie indépendante des marchés publics liés à la COVID-19 est également importante. Les autorités s'emploient à renforcer davantage la gestion des finances publiques. L'application effective du cadre juridique anti-corruption est également nécessaire.

Les réformes visant à atténuer les risques budgétaires comprennent la préparation d'un calendrier de transition vers un mécanisme automatique de tarification des carburants ainsi que la mise en place de filets de sécurité sociale adéquats pour protéger les groupes les plus vulnérables. L'amélioration de la situation financière de l’entreprise de service public JIRAMA est également essentielle. Les autorités renforcent aussi le système de gestion des risques de catastrophe pour faire face aux risques liés au climat avec l'assistance technique du Fonds.

Les autorités sont déterminées à continuer d'améliorer le cadre de la politique monétaire, à protéger l'autonomie de la banque centrale et à favoriser le développement du secteur financier et l'inclusion financière. »


Tableau 1. Principaux indicateurs économiques, 2019–24

2019

2020

2021

2022

2023

2024

Est.

Proj.

(Variation en pourcentage; sauf indication contraire)

Produit intérieur brut et prix

PIB à prix constants

4.4

-7.1

3.5

5.4

5.1

5.0

Déflateur du PIB

6.5

4.4

6.1

6.1

6.9

5.6

Indice des prix à la consommation (fin de période)

4.0

4.6

6.2

6.3

6.1

5.9

Monnaie et crédit

Masse monétaire (M3)

7.3

12.1

19.0

16.5

10.7

13.3

(Croissance en pourcentage de la masse monétaire (M3) de début de période)

Avoirs extérieurs nets

-2.6

2.1

1.4

7.9

-1.0

3.8

Avoirs intérieurs nets

9.9

10.0

17.6

8.6

11.7

9.4

dont : Crédit au secteur privé

10.3

5.6

8.6

8.3

8.1

7.2

(En pourcentage du PIB)

Finances publiques

Recettes budgétaires (hors dons)

10.8

9.9

10.8

11.9

12.5

12.9

dont : Recettes fiscales

10.6

9.5

10.4

11.6

12.2

12.6

Dons

3.1

2.5

1.7

2.1

2.0

1.2

dont : Dons budget

0.7

0.9

0.0

0.0

0.3

0.3

Dépenses totales

15.4

16.3

18.7

19.7

18.2

17.9

Dépenses courantes

9.5

9.6

11.4

10.5

10.1

10.0

Dépenses en capital

5.8

6.8

7.4

9.2

8.2

7.9

Solde global (base engagement)

-1.4

-4.0

-6.3

-5.8

-3.8

-3.8

Solde primaire intérieur1

0.3

-1.9

-2.5

-0.9

0.0

0.4

Financement total

1.3

3.5

6.4

5.8

4.1

4.0

Financement extérieur (net)

1.3

1.8

3.6

3.3

2.6

3.0

Financement intérieur

0.0

1.7

2.9

2.5

1.5

1.0

Déficit de financement

0.0

0.0

0.0

0.0

0.0

0.0

Epargne et investissement

Formation brute de capital fixe

18.3

15.0

16.6

19.3

19.1

19.4

Epargne nationale intérieure

17.5

8.2

11.2

14.3

14.5

15.3

Secteur extérieur

Exportations de biens, FAB

18.5

15.0

18.9

18.3

17.9

18.0

Importations de biens, CAF

26.9

24.3

29.2

27.3

27.6

27.6

Solde du compte courant (hors dons)

-5.4

-7.9

-7.1

-7.1

-6.6

-5.3

Solde du compte courant (dons inclus)

-2.3

-5.4

-5.5

-5.0

-4.6

-4.1

Dette publique

38.5

49.0

53.1

52.9

52.0

51.9

Dette publique Extérieure

27.0

36.7

41.4

41.9

41.2

41.3

Dette publique Intérieure

11.5

12.3

11.7

11.0

10.7

10.6

(Unités comme indiqué)

Réserves officielles brutes (en millions de DTS)

1196

1338

1633

1723

1665

1754

En mois d'importations de biens et services

4.2

6.0

6.0

5.7

5.0

5.0

PIB par habitant (dollars américains)

512

457

502

525

565

592

Sources: autorités malagasy et estimations et prévisions des services du FMI.

1 Solde primaire sauf les investissements avec financement extérieur et dons. Base engagement.

 
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