Le conseil d’administration du FMI approuve un nouvel accord biennal de 4,5 milliards de dollars en faveur du Maroc au titre de la ligne de crédit modulable

le 4 avril 2025

  • Le FMI a approuvé aujourd’hui un nouvel accord biennal d’environ 4,5 milliards de dollars en faveur du Maroc au titre de la ligne de crédit modulable (LCM), un instrument de prévention des crises.
  • Le Maroc remplit les conditions requises pour bénéficier de la LCM en raison de la grande robustesse de ses cadres institutionnels et de ses paramètres fondamentaux, de sa grande régularité dans l’application de politiques économiques très solides ainsi que de sa détermination constante à poursuivre ces politiques dans l’avenir.
  • Dans un contexte de grande incertitude, cet accord permettra au Maroc de renforcer ses marges de manœuvre extérieures et offrira au pays une assurance contre les risques baissiers. Les autorités ont l’intention de considérer le nouvel accord comme un dispositif de précaution.

Washington, le 2 avril 2025. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un nouvel accord de deux ans en faveur du Maroc au titre de la ligne de crédit modulable (LCM), pour un montant équivalent à 3,45 milliards de DTS (environ 4,5 milliards de dollars, soit 386 % de la quote-part du pays). Il a également pris note de l’annulation par le Maroc du précédent accord au titre de la LCM. Les autorités marocaines ont déclaré qu’elles entendaient continuer de traiter cet accord comme un dispositif de précaution.

Il s’agit du deuxième accord du Maroc au titre de la LCM. Il est assorti d’un niveau d’accès inférieur au premier accord, l’objectif des autorités étant de continuer à réduire cet accès en fonction de l’évolution des risques, dans le cadre d’une stratégie de sortie graduelle. Le premier accord au titre de la LCM avait été approuvé le 3 avril 2023 pour un montant de 3,7262 milliards de DTS (soit l’équivalent de 417 % de la quote-part) (voir le communiqué de presse n° 23/104). Avant ce premier accord, le Maroc avait également bénéficié de quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) entre 2012 et 2020 (voir les différents communiqués de presse : 12/287, 14/368, 16/355, 18/477).

À l’issue des délibérations du conseil d’administration sur le Maroc, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Le Maroc a démontré une grande régularité dans l’application de politiques économiques très solides. Et malgré une sécheresse persistante qui a fait chuter la production agricole et grimper le taux de chômage à des niveaux records, l’économie s’est montrée remarquablement résiliente face aux chocs récents.

« Grâce à ses cadres institutionnels et cadres d’action très robustes, le Maroc a pu réagir à ces chocs au moyen de mesures budgétaires, monétaires et financières bien calibrées. L’émission récente d’obligations à des conditions très favorables sur les marchés internationaux des capitaux témoigne de l’excellent bilan des autorités. Ces dernières sont déterminées à poursuivre la mise en œuvre de leur ambitieux programme de réformes structurelles en faveur d’une croissance plus résiliente, plus inclusive et plus verte tirée par le secteur privé, et à renforcer encore leurs cadres institutionnels. Le nouvel accord au titre de la LCM continuera de jouer un rôle décisif pour soutenir l’engagement pris par le Maroc de mettre en œuvre des politiques et des réformes aussi solides.

« En outre, ce nouvel accord continuera de fournir au Maroc une assurance contre les risques baissiers. L’économie marocaine demeure vulnérable à une dégradation de la situation économique et financière mondiale, à une hausse des cours des produits de base et à de nouveaux épisodes de sécheresse.

« Les autorités sont déterminées à traiter le nouvel accord au titre de la LCM comme un dispositif de précaution et à en réduire progressivement l’accès en fonction de l’évolution des risques, dans le cadre de leur stratégie de sortie. »

ANNEXE

Évolution économique récente

L’économie marocaine a fait preuve de résilience face à de multiples chocs. Ces dernières années, le Maroc a été confronté à la pandémie, aux retombées économiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, à un séisme dévastateur en 2023 et à cinq sécheresses en six ans. Bien que ces chocs aient pesé sur l’activité économique et que les sécheresses récurrentes aient réduit la production agricole et fait grimper le chômage à des niveaux records, les autorités sont parvenues à préserver la stabilité macroéconomique grâce à des mesures budgétaires, monétaires et financières efficaces. Elles ont également poursuivi la mise en œuvre d’importantes réformes structurelles pour concrétiser le nouveau modèle de développement du Maroc, qui vise une croissance plus vigoureuse, plus verte, plus résiliente et plus inclusive. La croissance à moyen terme devrait s’établir à 3,6 %, portée par les projets d’infrastructure prévus et l’avancement des réformes structurelles.

Cependant, le Maroc reste très exposé à une incertitude élevée et à des risques extérieurs, et la marge de manœuvre des pouvoirs publics demeure limitée face aux mesures qui s’imposeraient pour atténuer les répercussions économiques si les risques extérieurs venaient à se concrétiser. Parallèlement, le risque de graves sécheresses continue de menacer l’agriculture, un secteur qui occupe une place importante dans l’économie marocaine, tandis que les autorités s’emploient à remédier à la pénurie d’eau dans le pays.

 

Résumé de l’accord

Le FMI a approuvé aujourd’hui un accord biennal d’environ 4,5 milliards de dollars en faveur du Maroc au titre de la ligne de crédit modulable (LCM), un instrument destiné à prévenir et à atténuer les crises. Le Maroc remplit les conditions requises pour bénéficier de la LCM en raison de la grande solidité de ses cadres institutionnels et de ses paramètres fondamentaux, de ses bons résultats en matière de mise en œuvre de politiques très robustes ainsi que de sa détermination constante à poursuivre ces politiques dans l’avenir. Les autorités estiment que l’accord au titre de la LCM a été très utile au pays et qu’il reste l’outil le plus approprié pour les aider à continuer à reconstituer leurs réserves tout en accélérant la mise en œuvre des réformes structurelles dans un environnement extérieur très incertain.

 

 

Maroc : principaux indicateurs économiques, 2020–30

Population : 36,8 millions (2024)

   

PIB par habitant : 3 817 dollars (2023)

       

Quote-part : 894,4 millions DTS

   

Taux de pauvreté : 4,8 % (2013)

       

Principales exportations : automobiles, phosphate et produits dérivés (2023)

               

Principaux marchés à l’exportation : France et Espagne (42 % de l’ensemble des échanges commerciaux) (2023)

         
 

2020

2021

2022

2023

2024

2025

2026

2027

2028

2029

2030

         

Proj.

Production (variation annuelle en %)

                     

Croissance du PIB réel

-7,2

8,2

1,5

3,4

3,2

3,9

3,7

3,6

3,6

3,6

3,6

Croissance du PIB réel, hors agriculture

-7,2

7,0

3,2

3,6

4,1

3,7

3,7

3,7

3,7

3,7

3,7

                       

Emploi (en %)

                     

Chômage

11,9

12,3

11,8

13,0

13,3

13,2

12,9

12,4

12,1

11,9

11,8

                       

Prix

                     

Inflation (fin de période)

-0,3

3,2

8,3

3,4

0,7

2,1

2,2

2,2

2,1

2,0

2,0

Inflation (moyenne de la période)

0,7

1,4

6,6

6,1

0,9

2,2

2,3

2,2

2,1

2,0

2,0

                       

Finances de l’administration centrale (% du PIB) 1/

                     

Recettes

27,0

25,1

28,4

27,9

30,1

30,4

29,4

28,1

28,1

28,1

28,1

Dépenses

34,1

31,0

33,8

32,3

34,2

34,3

32,8

31,4

31,3

31,2

31,2

Solde budgétaire

-7,1

-5,9

-5,4

-4,5

-4,1

-3,9

-3,4

-3,3

-3,2

-3,1

-3,1

Dette publique

72,2

69,4

71,5

69,5

70,0

68,9

67,7

66,8

66,2

65,6

65,1

                       

Masse monétaire et crédit (variation annuelle en %)

                     

Monnaie au sens large

8,4

5,1

8,0

4,0

7,9

4,6

4,6

4,6

4,6

4,6

4,6

Créances à l’économie 2/

4,9

3,8

7,1

5,3

6,9

4,5

4,1

4,2

4,2

4,2

4,2

Balance des paiements

                     

Compte des transactions courantes (% du PIB)

-1,2

-2,3

-3,5

-0,6

-1,5

-2,0

-2,2

-2,6

-2,9

-3,1

-3,3

Exportations de biens (en dollars, variation annuelle en %)

-4,4

34,4

15,1

-0,5

8,6

6,6

7,3

6,9

6,8

6,7

6,7

Importations de biens (en dollars, variation annuelle en %)

-12,0

32,1

21,9

-2,5

7,9

8,1

7,5

7,4

7,3

6,4

6,2

Balance commerciale des marchandises (en % du PIB)

-12,8

-14,0

-20,2

-17,3

-17,3

-17,8

-18,0

-18,3

-18,6

-18,6

-18,5

IDE (en % du PIB)

0,8

1,1

1,2

0,2

0,7

1,4

1,5

1,6

1,6

1,7

1,7

Réserves brutes (en mois d’importations)

7,2

5,8

5,3

5,4

5,2

5,2

5,2

5,2

5,1

5,1

5,2

Dette extérieure (en % du PIB)

54,2

45,5

49,5

48,2

45,3

46,1

46,3

46,8

45,9

46,5

46,5

Taux de change

                     

TCER (moyenne annuelle, variation en %)

1,4

1,6

-3,2

0,9

...

...

...

...

...

...

...

Pour mémoire :

                     

PIB nominal (en milliards de dollars)

121

142

131

144

155

166

177

188

199

212

225

Importations nettes de produits énergétiques (en milliards de dollars)

-5,3

-8,4

-15,1

-12,0

-11,5

-12,1

-12,3

-12,8

-13,2

-13,7

-14,1

Monnaie nationale pour un dollar (moyenne pour la période)

9,5

9,0

10,2

10,1

9,9

...

...

...

...

...

...

Sources : autorités marocaines ; estimations des services du FMI.

–––––––––––

1/ Dons compris.

2/ Y compris le crédit aux entreprises publiques.

 

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