Moyen-Orient et Asie centrale

Perspectives économiques regionals - Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan

novembre 2018

Le dernier rapport du FMI sur les Perspectives économiques régionales pour le Moyen Orient, l’Afrique du Nord, l’Afghanistan et le Pakistan (MOANAP) se penche sur les principaux facteurs qui influent sur l’évolution économique dans la région, parmi lesquels les effets de la hausse des cours du pétrole et du durcissement des conditions financières sur les pays émergents. Le rapport examine aussi comment les pays peuvent accomplir davantage de progrès dans un contexte international de plus en plus difficile. 

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Implications de l’évolution de l’économie mondiale

En 2018–19, la croissance mondiale devrait rester à son niveau de 2017, soit 3,7 % (voir tableau). Ce chiffre est cependant inférieur de 0,2 point de pourcentage aux projections établies dans les Perspectives de l’économie mondiale d’avril 2018, car les perspectives de croissance se sont assombries dans un certain nombre de grandes économies. Aux États-Unis, si la croissance prévue pour 2018 demeure inchangée à 2,9 %, la projection pour 2019 a été abaissée compte tenu des mesures commerciales récemment annoncées. Les projections de croissance de la zone euro et du Royaume-Uni ont, elles aussi, été revues à la baisse, après des évènements inattendus qui ont pesé sur l’activité début 2018. Les perspectives pour les pays émergents et les pays en développement sont également plus ternes que prévu. Elles traduisent des révisions à la baisse opérées dans certains grands pays émergents qui s’expliquent par des facteurs spécifiquement nationaux, mais aussi par le durcissement des conditions financières, des tensions géopolitiques et la hausse des factures pétrolières. Par exemple, la Chine devrait enregistrer une croissance quelque peu inférieure en 2019 en raison des mesures commerciales annoncées récemment.

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Chapitre 1 Pays exportateurs de pétrole de la région MOANAP

Soutenus par le redressement des cours du pétrole, les pays exportateurs de pétrole de la région Moyen Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP) vont enregistrer une amélioration visible de leurs soldes extérieurs et budgétaires en 2018–19. La reprise de l’activité non pétrolière devrait se poursuivre, grâce au ralentissement des rééquilibrages budgétaires, tandis que la production de pétrole reprend dans les pays disposant de capacités non utilisées. Les aléas restent de nature baissière sur le moyen terme. Il s’agit du resserrement plus rapide que prévu des conditions financières dans le monde, de la montée des tensions commerciales, qui pourrait affecter la croissance mondiale et faire baisser les cours du pétrole, de pressions géopolitiques, et des débordements de conflits régionaux. Le ralentissement des rééquilibrages budgétaires peut se justifier sur le court terme, mais les efforts en la matière doivent être maintenus sur le moyen terme. Cela permettra aux pays d’atténuer l’impact potentiel des chocs et de garantir une utilisation durable des recettes provenant des hydrocarbures. En poursuivant leurs réformes structurelles, les pays faciliteront le développement du secteur privé et renforceront la résilience à long terme. Tout retard dans le programme de réformes structurelles pourrait freiner la diversification économique et l’inclusion.

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Chapitre 2 Pays importateurs de pétrole de la région MOANAP

La croissance dans les pays importateurs de pétrole de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP) devrait se poursuivre à un rythme modeste en 2018 puis s’affermir légèrement sur le moyen terme. Toutefois, la croissance est inégale et devrait rester faible par rapport aux tendances passées, tandis que le chômage demeure élevé. Par ailleurs, l’augmentation des prix du pétrole pèse sur des soldes extérieurs et budgétaires déjà faibles. Les perspectives sont de plus en plus assombries par le resserrement des conditions financières internationales, les accès de volatilité sur les marchés financiers et la montée des tensions commerciales dans le monde. Il convient de continuer à renforcer les cadres d’action afin de remédier aux facteurs de vulnérabilité et d’améliorer la résilience économique face aux risques croissants. Pour accélérer la croissance, la rendre plus durable et lui donner une assise plus large, les pays doivent persister dans la mise en œuvre de réformes structurelles et institutionnelles destinées à améliorer la compétitivité, à stimuler l’investissement et la productivité, et à promouvoir un secteur privé dynamique et créateur d’emplois. 

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Chapitre 4 Une politique budgétaire pour une croissance durable et inclusive au Moyen-Orient et en Asie centrale

Les dirigeants des pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale ont pour tâche difficile de stimuler une croissance inclusive alors que leur marge de manœuvre budgétaire est limitée. De nouvelles mesures de rééquilibrage des finances publiques s’imposent dans toute la région pour assurer la viabilité de la dette et du budget. Même s’il est sans doute inévitable que ces mesures aient des effets défavorables sur la croissance, la composition de l’ajustement peut atténuer ces effets. Aujourd’hui, les pays conjuguent des mesures de compression des dépenses à des mesures de mobilisation des recettes qui ne sont pas nécessairement propices à une croissance durable et inclusive. Pour faire en sorte que les politiques futures de rééquilibrage budgétaire soient aussi équitables et favorables à la croissance que possible, les pays doivent 1) rééquilibrer la composition des dépenses en faveur d’investissements en capital de bonne qualité qui stimulent la croissance, tout en encourageant des dépenses sociales bien ciblées et 2) évoluer vers une structure fiscale plus progressive, diversifier l’assiette des recettes et éliminer les distorsions. L’intégration de l’ajustement dans un cadre budgétaire à moyen terme bien défini, conjuguée à une transparence budgétaire accrue, rendrait les rééquilibrages budgétaires plus durables.

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Chapitre 5 L’investissement privé au service de la croissance inclusive au Moyen-Orient et en Asie centrale

Entre 2000 et 2017, l’investissement privé annuel au Moyen-Orient et en Asie centrale a représenté en moyenne 15,6 % du PIB, soit le plus faible taux au monde après celui enregistré par l’Afrique subsaharienne. Depuis la crise financière mondiale, les ratios d’investissement ont nettement diminué dans la région par rapport aux pays comparables. Un secteur privé plus dynamique, soutenu par un investissement privé vigoureux, est nécessaire pour favoriser les créations d’emploi et stimuler la croissance inclusive. Étendre l’accès au crédit, investir dans l’éducation et les infrastructures, réduire le rôle joué par l’État dans l’économie et améliorer l’efficacité des pouvoirs publics et la gouvernance contribueraient à débloquer l’investissement privé, créant ainsi les conditions propices à une croissance plus forte et plus inclusive. Ces mesures permettraient d’initier une transition entre le modèle actuel de croissance tirée par l’État, qui a freiné le développement du secteur privé, à un modèle de croissance plus dynamique dont le secteur privé serait le moteur.

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