Symboles et progrès

JEFF KEARNS

Décembre 2025

Photo : Courtesy Bank of Papua New Guinea

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La Papouasie-Nouvelle-Guinée marque ses 50 ans d’indépendance avec de nouveaux billets

Lorsque la Papouasie-Nouvelle-Guinée a obtenu son indépendance de l’Australie en 1975, elle a dû adopter une nouvelle monnaie. Elle a alors choisi un nom porteur d’une signification culturelle et historique particulière, celui d’un coquillage qui servait de monnaie traditionnelle jusqu’au XXᵉ siècle, le kina. Chaque kina est divisé en 100 toea, d’après un autre coquillage, plus petit.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée compte plus de 800 langues, un record mondial, et le mot kina est utilisé dans deux d’entre elles : le tok pisin, l’une des trois langues officielles, et le kuanua. Les kina sont des coquilles d’huîtres perlières à lèvres dorées, autrefois largement utilisées comme monnaie d’échange, instrument de thésaurisation et parures. Les toea, qui servaient aussi de monnaie d’échange, sont prisés parce qu’ils se nichent dans les profondeurs de l’océan et seulement à certaines périodes de l’année, d’après l’histoire officielle de la banque centrale.

Pour célébrer son premier demi-siècle d’indépendance, la nation de 10 millions d’habitants, située dans le sud-ouest du Pacifique, a émis en septembre des billets commémoratifs de 50 kina. Ils représentent le Premier ministre fondateur, Michael Somare, ainsi que l’emblème national, le paradisier de Raggi, oiseau endémique des forêts tropicales de l’île, connu pour ses parades nuptiales spectaculaires et le plumage coloré des mâles. D’autres exemples de la biodiversité du pays y figurent : le papillon de la reine Alexandra, qui peut atteindre 25 à 28 centimètres d’envergure, ce qui en fait le plus grand du monde, ainsi qu’une orchidée bleue, autre symbole national. Une nouvelle pièce de 50 toea, représentant le drapeau national, a également marqué cet anniversaire.

« Le kina et le toea restent des symboles d’indépendance », a déclaré Elizabeth Genia, gouverneure de la Banque de Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans un discours prononcé en août pour annoncer les nouvelles illustrations. « La tâche qu’il nous reste à achever après l’indépendance consiste à veiller à ce que chaque kina et chaque toea gagné apportent de réels bénéfices à notre population. Notre souveraineté se mesure non seulement par des symboles, mais aussi par les progrès que nous accomplissons en tant que nation. »

L’année prochaine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée mettra en circulation un nouveau billet de 100 kina en hommage à celui qui a façonné les premières politiques économiques en tant que premier ministre des Finances et deuxième Premier ministre du pays, Julius Chan. sur l’île de Tanga, dans la province de Nouvelle-Irlande, juste avant la Seconde Guerre mondiale, d’un père chinois et d’une mère autochtone, il a surmonté les discriminations pour devenir l’un des responsables politiques les plus longtemps en poste dans le pays, représentant sa province natale au Parlement jusqu’à son décès, en janvier, à l’âge de 85 ans.

Julius Chan, que la reine Élisabeth II avait fait chevalier en 1980 pour ses services rendus à l’ancienne colonie britannique, était connu par de nombreux Papouasiens simplement sous le nom de « Sir J. ». Les nouveaux billets bouclent la boucle : son portrait figurera sur la monnaie qu’il avait contribué à introduire dans la nouvelle nation indépendante.

JEFF KEARNS fait partie de l’équipe de rédaction de Finances & Développement.

 

Les opinions exprimées dans la revue n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement la politique du FMI.